L’automne, en particulier septembre, est associé à la rentrée scolaire, aux récoltes, et à la récapitulation des résultats, c’est-à-dire « récolter ce qui a été semé » et « compter les poussins ». En septembre, le « mouvement sacré » de l’opposition reprendra ses rassemblements, et comme l’a promis son co-leader Bagrat Galstanyan, ils réaliseront en septembre ce qu’ils n’ont pas pu accomplir en mai. Il convient de noter que ce mouvement a montré une fois de plus que l’opposition actuelle, marquée par le revanchisme, manque des compétences nécessaires pour changer de pouvoir et se contente d’imiter la révolution de 2018. Ainsi, dans la « nouvelle année universitaire » de la lutte politique, il est prévisible que ce mouvement échouera à atteindre ses objectifs, se retrouvant avec une récolte infructueuse, caractérisée par la déception et des excuses absurdes.

  1. L’événement politique intitulé « Tavush pour la Patrie » a été lancé pour stopper la démarcation des frontières à Tavush. Cependant, alors que la démarcation était encore en cours, le comité organisateur du mouvement a décidé de quitter Tavush pour se rendre à Erevan. Une fois dans la capitale, le mouvement, qui visait initialement à suspendre la délimitation, s’est transformé en un ultimatum exigeant la démission de Nikol Pashinyan. Le « Saint-Père », ayant abandonné sa cravate noire pour une tenue blanche et s’étant isolé avec les représentants de l’opposition parlementaire, a présenté un ultimatum au Premier ministre de la RA pour qu’il « se rende » et démissionne, lui accordant un délai d’une heure. Cependant, comme l’ont montré les événements, les calculs politiques du Saint-Père se sont avérés peu fiables. Rappelons qu’au début de juin, il avait promis : « nous terminerons ces quelques jours, et les gens pourront se reposer l’été avec soulagement, des feux d’artifice, le cœur calme et la joie dans le cœur ». Quelques jours plus tard, le délai pour le changement de pouvoir a été fixé à 96 heures. Galstanyan avait déclaré : « Sur la base de notre demande populaire, le Parlement, en session extraordinaire, approuvera la démission du gouvernement actuel et la formation d’un nouveau gouvernement. Notre exigence reste la démission, sans exclure aucune solution politique, prête à discuter toutes les options. En seulement quatre jours, 96 heures, nous commencerons l’ère de l’Arménie éternelle, honorant et restaurant la patrie, en marchant vers notre terre promise, sur le chemin du peuple arménien victorieux, digne de nos héros, de notre héritage, de notre avenir et de nos victoires. » Cependant, les 96 heures se sont écoulées sans que le changement de pouvoir promis ne se concrétise, et le comité d’organisation du mouvement a dû fournir un « alibi » pour renvoyer chez eux les participants déclinants. Le 12 juin, un affrontement a eu lieu devant l’Assemblée nationale entre les participants au mouvement et les forces de police, qui ont dû recourir à des mesures spéciales. En résumé, la tentative d’imposer le changement de pouvoir a échoué, et le mouvement a terminé son mois et demi de lutte avec la cacophonie du « 12 juin ».
  2. Le mouvement a essayé de former une « plateforme » unifiée en rencontrant diverses forces politiques. Cependant, cette plateforme, composée de toutes les forces politiques d’opposition ayant rejoint le mouvement, n’a pas bénéficié d’un soutien public suffisant. Ils espéraient mobiliser environ 50 000 personnes pour rendre crédible le mythe propagé selon lequel « Nikol Pashinyan n’a plus de légitimité ». Galstanyan a rencontré non seulement Serzh Sargsyan (et selon certaines informations, également Robert Kocharyan), mais aussi Gagik Tsarukyan, leader du PAP, pour un dîner. Toutefois, cette rencontre n’a pas conduit à une coopération politique étendue.
  3. Le mouvement a également été marqué par des événements concernant Bagrat Galstanyan lui-même. Il a été révélé qu’il possède la citoyenneté canadienne, ce qui constitue un obstacle à ses ambitions de devenir Premier ministre. Ses activités en tant que clerc, chef du diocèse de Tavush, ont été suspendues à sa demande et sur ordre du Catholicos de tous les Arméniens. On peut supposer que Galstanyan reviendra à ses fonctions religieuses si le mouvement échoue également à l’automne, et il pourrait alors chercher à se réconcilier avec ses fonctions religieuses après son incursion dans le monde politique.
  4. De plus, si Bagrat Galstanyan n’avait pas trouvé refuge dans un hôtel du centre de la capitale, il ne serait pas devenu le personnage central du « rassemblement national ». Cet événement a été marqué par une vidéo célèbre montrant une tentative d’intrusion dans la résidence de Galstanyan, diffusée sur la page Facebook du mouvement. Galstanyan, peu au fait des technologies de l’information, a qualifié l’incident de honte pour le gouvernement. Les services spéciaux de la RA ont utilisé cette situation pour rappeler à Galstanyan qu’il était sous surveillance.
  5. Le mouvement a également subi des pertes, non seulement en termes de nombre de partisans et de participants, mais aussi en termes de direction. Suren Petrosyan, chef du parti « Unité démocratique », a quitté le comité d’organisation avant les événements du 12 juin, critiquant la direction du mouvement et l’effet négatif de l’opposition parlementaire. Il a déclaré que diverses forces avaient un impact très négatif sur le mouvement, le qualifiant de « Mouvement de Résistance-2 ».

Enfin, Bagrat Galstanyan a intenté une action en justice contre le site civic.am (le parti « Contrat civil ») et le journaliste Davit Levonyan, ainsi que contre Nikol Pashinyan, pour diffamation, suite aux événements du 12 juin.

Sans ce mouvement, les Arméniens n’auraient pas su que l’archevêque aime le football et joue depuis son enfance, qu’il pratique aussi le tennis de table, et qu’il est passionné par Frank Sinatra et le groupe « Queen », recevant même des applaudissements pour ses goûts personnels.

H. Manoukyan


https://civic.am/news/75204?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTEAAR3PfE1gymNSG3F12SVIMPxBA8_nnx59R5yFTYD-S4H7McPypOOfnNcgryM_aem_8ewZ1Ev7ICuVKwQQSf853A

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *