Hermine Karapetian

L’opposition parlementaire et extraparlementaire en Arménie, que la majorité de l’opinion publique perçoit comme opportuniste, semble avoir décidé de redescendre dans la rue pour affronter le gouvernement, dès l’automne, et plus précisément en septembre, après la pause estivale. C’est du moins ce que laissent entendre les déclarations des figures actives dans le camp de l’opposition, en particulier Vazgen (Bagrat) Galstanyan, qui a suspendu son statut ecclésiastique et aspire ardemment à devenir Premier ministre.

Le politologue Davit Stepanyan continue de prendre à la légère les déclarations similaires de l’opposition. Selon lui, “ils n’ont que sept chansons, et elles sont toutes sur le même thème : le changement de pouvoir.”

Stepanyan a fait cette déclaration lors d’une conversation avec “Haykakan Zhamanak”, en commentant les annonces selon lesquelles un rassemblement aurait lieu en Arménie devant la représentation du Haut-Karabakh le 2 septembre. “Quand la question de l’Artsakh est réglée pour l’Azerbaïdjan et qu’il n’y a plus d’Arméniens là-bas, je ne comprends pas l’intérêt de célébrer l’indépendance de l’Artsakh le 2 septembre. Elle devrait être célébrée à l’époque où l’Artsakh existait encore et était peuplé d’Arméniens”, a-t-il déclaré.

Lorsqu’on lui demande ce qu’il faut attendre des nouveaux rassemblements et s’ils réussiront à obtenir des résultats cette fois-ci, Stepanyan répond : “Ce mouvement est en lui-même dépassé, il appartient au passé, et il ne peut en aucun cas représenter l’avenir.”

“Il est soutenu par des personnes qui dégagent une ‘odeur de moisissure’. Ces individus n’ont qu’une obsession : revenir à l’époque bénie où ils ne gouvernaient pas ce pays, mais exerçaient la tyrannie au service de la Fédération de Russie. Ils peuvent bien organiser un rassemblement le 2 septembre pour célébrer l’indépendance de l’Artsakh, mais rien ne changera, car personne n’a d’espoir lié au passé”, a-t-il affirmé.

Selon Stepanyan, si l’activation de ce mouvement coïncide avec une attaque ou une provocation de l’Azerbaïdjan, les soupçons à l’égard de ceux qui sont derrière ce mouvement s’accentueront. Il estime en outre qu’un changement de pouvoir en Arménie ne peut pas être imposé par des forces extérieures.

“On dit souvent que la révolution de Pashinyan en 2018 était menée de l’extérieur. J’y ai personnellement participé, je me trouvais sur la Place de la République, et personne, ni mes amis de l’étranger, ne m’a poussé à y aller pour exiger la démission de Serzh Sargsyan. Je ne crois pas que des forces extérieures, que ce soit l’Amérique ou la Russie, puissent déclencher une révolution déjà en cours. Actuellement, la majorité de la société en Arménie n’est pas prête pour une nouvelle révolution, non pas parce qu’elle est satisfaite du gouvernement, mais simplement parce qu’elle ne veut pas soutenir ceux qui cherchent à renverser le gouvernement, car les masques de ces personnes ont été arrachés depuis longtemps. Le mouvement ‘sacré’ Kotcharian-Sargsyan, outil de la Fédération de Russie, n’a tout simplement pas les ressources nécessaires dans le pays pour provoquer un changement de pouvoir”, explique Stepanyan.

Dans le même temps, il estime que toute action contre l’État doit être soumise à la plus stricte évaluation juridique, car une tentative de coup d’État anticonstitutionnel est un crime très grave.

“Depuis l’apparition de Galstanyan, le pouvoir de Pashinyan n’a fait que se renforcer, car la société voit clairement qui sont ces individus. La société est très mécontente des autorités actuelles, mais lorsque les citoyens voient qui prétend être une alternative à ce gouvernement, ils commencent à traiter ce dernier avec plus de loyauté”, conclut le politologue.

https://www.armtimes.com/hy/article/294665

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