Andranik Grigoryan, président de la Fédération des Réfugiés du Haut-Karabakh, a discuté des possibilités et des mécanismes pour le retour des Arméniens du Haut-Karabakh dans leur patrie. Il a abordé ces questions lors d’une interview à l’occasion de la journée de la renaissance de la ville de Martouni.
– Monsieur Grigoryan, août est un mois significatif pour les habitants de Martouni, car il marque la journée de la renaissance de la ville. En tant que résident de Martouni, pourriez-vous nous expliquer ce que ce jour représente pour vous ?
– Août revêt une importance particulière pour chaque habitant de Martouni. Il symbolise le courage, la résilience et l’amour pour la patrie. Pendant la guerre de libération du Haut-Karabakh, dans la nuit du 16 au 17 août 1992, des combats intenses se déroulaient sur tous les fronts de la région de Martouni, ce qui a été décisif pour ses habitants. Grâce au sacrifice des combattants, la région et la ville ont réussi à rester inviolées. Martouni n’a pas cédé un pouce de terrain à l’ennemi, et la ville fortifiée de Martouni est restée debout pendant les guerres de libération, les combats de 2020 et ceux de septembre 2023, malgré les efforts de l’ennemi pour la capturer. Le 5 avril 2007, le conseil municipal de Martouni a décidé de proclamer le 17 août comme le jour de la renaissance de la ville.
Cette année, cette journée a été marquée d’une manière nouvelle pour les citoyens de Martouni, en mettant en avant non seulement les luttes et les exploits des Arméniens courageux et dévoués, mais aussi la vision de notre lutte actuelle.
– Monsieur Grigoryan, vous avez mentionné la lutte actuelle, pouvez-vous développer votre vision ?
– L’idée du retour reste vive dans le cœur de chaque combattant. En septembre 2023, l’Azerbaïdjan a intensifié ses actions anti-arméniennes, assassinant des civils, y compris des enfants, des femmes et des personnes âgées, en torturant les corps des victimes, en recourant à la violence, aux enlèvements, aux menaces et au nettoyage ethnique des Arméniens du Haut-Karabakh, déplaçant de force des centaines de milliers de personnes et les privant de leur droit de vivre sur leur terre. Notre lutte pour le retour est légitime, conformément à de nombreuses lois et normes internationales, telles que la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et son Protocole de 1967, la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et les Conventions de Genève. Nous continuerons de nous battre pour rétablir les droits violés des Arméniens du Haut-Karabakh et des citoyens de Martouni. Personne n’a le droit de violer notre droit à un retour sûr et digne dans notre patrie.
– Que pensez-vous des mécanismes de retour ?
– Comme je l’ai souvent répété, notre retour collectif n’est possible que si des garanties internationales pratiques et solides sont en place. Il est crucial que l’implication internationale soit constante et obligatoire pour ces processus. Les mécanismes de retour doivent s’appuyer sur une base juridique claire, garantissant le respect de l’état de droit international et de la justice. Bien que la communauté internationale ait condamné à plusieurs reprises la politique agressive de l’Azerbaïdjan et pris un certain nombre de décisions, celles-ci ont été oubliées, ce qui pourrait conduire à de nouveaux désastres.
– En évoquant le jour de la renaissance de Martouni, quel message souhaitez-vous transmettre ?
– Nous avons traversé des moments cruciaux dans des conditions difficiles, surtout cette année. Il est plus que jamais essentiel d’être unis, de créer un front uni et de lutter pour nos droits fondamentaux, notamment le droit au retour dans notre terre natale. Armons-nous de l’endurance et du courage nécessaires pour préserver notre lien historique avec notre ville, notre région et notre patrie. Dans le cœur et l’âme de la ville fortifiée de Martouni vit un Arménien, un Arménien du Haut-Karabakh, un citoyen de Martouni, porteur de l’histoire de la ville. Notre lutte est juste, et vivre sur notre terre natale est notre droit inaliénable.
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