Auteur : Vahram Atanesyan

À la fin des négociations entre les présidents de la Russie et de l’Azerbaïdjan, les parties ont publié une déclaration dont le texte intégral comporte 17 points, mais il n’est pas encore entièrement disponible. L’agence « Turan » a identifié certains points clés. Parmi eux, trois circonstances semblent particulièrement importantes. La première concerne la conception russo-azerbaïdjanaise du nouvel ordre mondial. Moscou et Bakou défendent un ordre mondial fondé sur le droit international qui exclut les lignes de démarcation.

Cette dernière formulation semble correspondre à ce que disent les responsables russes de niveau inférieur : les pays extra-régionaux ne devraient pas s’ingérer dans le Caucase du Sud. Une formulation subtile a été trouvée, probablement à l’initiative d’Aliyev, pour permettre une certaine marge de manœuvre dans les relations avec l’Occident.

Le deuxième point, beaucoup plus important, est que la Russie est prête à soutenir l’élévation du statut de l’Azerbaïdjan au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai et à soutenir sa coopération avec les BRICS. Ilham Aliyev a été invité d’honneur à deux sommets de l’OCS. Apparemment, il s’agit d’obtenir le statut de membre observateur au sein de cette organisation. Du côté des BRICS, Vladimir Poutine a invité Ilham Aliyev à se rendre en Russie. Il est probable qu’Aliyev participe au sommet des BRICS à Kazan en octobre.

En essence, après les pourparlers Poutine-Aliyev, il n’y a pas eu de sensation géopolitique marquante, d’autant plus que la partie introductive du document parle du renforcement des liens interétatiques, sans mentionner les « relations stratégiques » ou la « coopération alliée ». Apparemment, Aliyev a réussi à éviter des formulations suggérant ou impliquant un engagement direct envers la Russie. Il s’est toutefois engagé à mettre en œuvre des projets énergétiques conformément au Traité sur le statut juridique de la mer Caspienne.

C’est peut-être la fin de la divulgation habituelle d’au moins la « partie décisive » des négociations russo-azerbaïdjanaises, mais l’intrigue persiste. « Les parties ont souligné qu’en novembre 2020, les 9 et 10, ainsi que les accords ultérieurs conclus à un niveau élevé, visaient à assurer la sécurité et le développement durable du Caucase du Sud. » La Fédération de Russie a réaffirmé son soutien à la normalisation des relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.

Le président russe a déclaré publiquement qu’à son retour d’Azerbaïdjan, il contacterait le Premier ministre arménien pour lui faire part des résultats des négociations. Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Bayramov, a déjà indiqué que le programme de négociation de Moscou « a toujours été acceptable » pour Bakou.

Les informations sur l’exclusion des articles concernant les communications sur le projet de traité arméno-azerbaïdjanais à Bakou ont eu un effet « d’explosion de bombe ». Dans cette situation, tout prétexte pour ne pas signer de document arméno-azerbaïdjanais avant la COP29 est très avantageux pour Aliyev.

Quels résultats Vladimir Poutine présentera-t-il à Nikol Pashinyan, y a-t-il un message de principe à transmettre ? En évoquant la démarcation arméno-azerbaïdjanaise, Poutine a rappelé qu’il existe des documents datant de l’époque soviétique. S’agit-il de cartes ou de documents juridiques ? Pourquoi le texte de la déclaration Poutine-Aliyev mentionne-t-il spécifiquement le document trilatéral du 9/10 novembre 2020 ? Une telle « subtilité » aurait dû être principiellement opposée par Aliyev.

Peut-on supposer que cette mention est un bonus pour Aliyev afin qu’il insiste sur la priorité du soi-disant « corridor de Zanguezour » ? D’un autre côté, peut-être que ce « secret » est destiné à l’opposition institutionnelle arménienne, qui, selon les informations, prépare un rassemblement à l’occasion de l’anniversaire du déplacement de la population arménienne du Haut-Karabakh.

Il est probable que la Russie utilise une tactique diplomatique pour appliquer une sorte de « pression ». Bakou est « prêt à engager des négociations avec l’Arménie sur la démarcation des frontières sur la base des documents de l’époque soviétique sur la plateforme moscovite ». La mention particulière de la déclaration trilatérale des 9/10 novembre comme une « actualisation du problème du Haut-Karabakh » ne posera pas de grande difficulté, à condition que Vladimir Poutine contacte Nikol Pashinyan à son retour à Moscou. L’intrigue s’intensifie.

https://www.1in.am/3455851.html

By Raffy

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