« La survie et la résilience de l’Arménie dépendent davantage du renforcement de ses propres capacités et de son orientation civilisationnelle, plutôt que de choisir un camp géopolitique. »

17 août 2024, 13h00
Auteur : Hakob Badalyan

La visite de Poutine en Azerbaïdjan ne sera certainement pas « ordinaire ». En effet, dans les conditions actuelles dans la région de Koursk, le Kremlin n’aurait pas envoyé Poutine en Azerbaïdjan pour une visite officielle, et encore moins pour une visite d’État. Une visite d’État est marquée par l’importance particulière donnée aux questions politiques.

En 2022, Poutine avait également donné une grande importance à Aliyev en signant une déclaration d’alliance avec lui deux jours avant l’attaque contre l’Ukraine. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que Poutine visite un allié en difficulté dans la région de Koursk. Bien que l’Azerbaïdjan soit un allié relativement incertain pour Poutine, Aliyev se positionne comme tel. La réaction occidentale à cette situation est donc particulièrement intéressante.

Les réactions habituelles des alliés de Poutine font défaut lorsqu’il s’agit d’Aliyev. Depuis février 2022, Aliyev n’a pas seulement échappé aux critiques liées à son alliance avec Poutine, mais a aussi bénéficié d’un soutien occidental accru, sauf de la part de la France. Il a même profité du silence occidental pour évacuer Artsakh, procéder à des purges ethniques, et négocier avec Poutine le retrait anticipé des forces de maintien de la paix russes, ce qui a été une surprise.

Cet événement s’est produit en avril, dans un contexte de tensions entre l’Iran et Israël, lorsque Israël a attaqué l’ambassade d’Iran à Damas, et que l’Iran se préparait à une réponse israélienne. C’est à ce moment-là que l’on a appris que Poutine et Aliyev avaient convenu du retrait anticipé des troupes russes d’Artsakh. Aujourd’hui, alors que les tensions entre l’Iran et Israël persistent, et que l’Iran se prépare à répondre, Poutine et Aliyev devront à nouveau négocier.

Les acteurs occidentaux semblent suivre cela en silence. Ils sont souvent très sensibles aux interactions entre l’Arménie et la Russie, mais beaucoup moins préoccupés par les accords entre l’Azerbaïdjan et la Russie. Cette situation devrait servir de leçon pour l’Arménie : sa survie et sa résilience dépendent davantage du renforcement de ses propres capacités et de son orientation civilisationnelle, plutôt que de choisir un camp géopolitique.

https://www.1in.am/3455056.html

By Raffy

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *