Trump et Aliyev sont deux hommes de calibre et de nature différents, tout comme les États-Unis et l’Azerbaïdjan appartiennent à des catégories complètement distinctes de pays, il n’y a aucune comparaison possible. Si nous suivions cette logique, alors tout le monde dans le monde pourrait se traiter de fasciste et s’attaquer les uns les autres.

C’est ce qu’a déclaré Aram Sargsyan, président du parti “République”, lors d’un entretien avec Petros Ghazaryan. Pendant l’entretien, les relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ainsi que la politique régionale ont été abordées.

Aram Sargsyan a affirmé que les déclarations pompeuses d’Aliyev n’étaient pas destinées à lancer une grande guerre (Aliyev ayant qualifié récemment l’Arménie d’État fasciste et menacé de prendre un “corridor” par la force si nécessaire), mais plutôt à satisfaire son audience interne et à renforcer son image personnelle. Selon Sargsyan, l’Azerbaïdjan pourrait provoquer des troubles tactiques, mais il ne se risquerait pas à une guerre étendue, surtout alors que l’Arménie et les États-Unis se préparent à signer un accord stratégique.

Sargsyan a ajouté qu’Aliyev n’était pas assez imprudent pour se créer des problèmes inutiles avec une telle signature imminente. Bien que les États-Unis aient exprimé à plusieurs reprises leur soutien à l’ouverture d’un corridor régional, les intérêts américains restent constants, quel que soit le président en poste.

“La voix de Bakou est celle de Moscou”

Sargsyan a également souligné que les demandes d’Aliyev reflètent souvent celles de Moscou. Selon lui, Moscou pousse à la remise du corridor, au retrait des observateurs européens, et à d’autres actions dans la région. Quant aux opposants arméniens qui croient encore en la protection russe, Sargsyan rappelle que, malgré de nombreuses demandes d’aide en 2021-2022, Moscou n’a rien fait pour aider les Arméniens.

Aujourd’hui, l’Arménie se tourne vers l’Occident par nécessité, car la Russie n’est même plus en mesure de se défendre elle-même, selon lui. Même la Turquie ne serait pas prête à déclencher une nouvelle guerre dans la région.

Le corridor, un enjeu géopolitique

Concernant le corridor lui-même, Sargsyan a expliqué qu’il s’agit d’un projet géopolitique de grande ampleur, pas simplement d’un chemin reliant l’Azerbaïdjan au Nakhitchevan. À ce jour, aucune infrastructure nécessaire n’a été mise en place ni en Azerbaïdjan ni en Arménie, et en Turquie, les travaux devraient se poursuivre jusqu’en 2027. Cela rend inutile de déclencher une guerre pour un corridor inexistant.

Comparaison entre Trump et Aliyev

Enfin, Sargsyan a mis en garde contre les comparaisons entre les déclarations de Trump et celles d’Aliyev. Lorsque Trump parle de la Groenland danoise ou du canal de Panama, il ne traite pas le Danemark ou le Panama de fascistes, ni ne revendique ces territoires comme des terres ancestrales. Il s’agit pour Trump de préoccupations stratégiques, tandis qu’Aliyev utilise des propos incendiaires pour manipuler ses audiences.

Sargsyan a également évoqué l’idée d’échanger Meghri contre Latchine, en rappelant que, sous Kocharian, l’Artsakh a été exclu des négociations, laissant l’Arménie seule face à des discussions sans perspectives de victoire.

Source :

By Raffy

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