Par Lianna Agasyan

🇦🇲 🇫🇷 Un total de 4058 hommes, femmes et enfants arméniens ont été sauvés d’une mort certaine dans les contreforts du Musa Dagh. L’amiral français a risqué sa carrière et sa position sociale en donnant l’ordre de commencer immédiatement l’évacuation des Arméniens du Musa Dagh.

Pendant le génocide arménien, de nombreux Arméniens ont trouvé refuge sur les pentes du mont Musa Dagh, où ils ont résisté aux assauts de l’armée ottomane pendant 53 jours.

À mesure que leurs munitions et provisions s’épuisaient, les défenseurs arméniens ont tenté de signaler la flotte alliée en allumant des feux et en levant des drapeaux blancs.

Un des drapeaux arborait une croix rouge, tandis que l’autre portait les mots « Chrétiens en danger ».

Le 5 septembre, le croiseur français Guichen, stationné dans la partie nord de la baie d’Antioche, a reconnu ces signaux. Peter Dimlaikan, membre de la résistance arménienne, est monté à bord du navire pour parler au capitaine, qui a promis son aide.

Le 6 septembre 1915, Dartige du Fournet a été informé de la situation par un télégramme. Le jour suivant, il a effectué une mission de reconnaissance et embarqué Tigran Andreasyan, un leader de la résistance arménienne, qui a demandé de manière urgente l’évacuation des civils : en particulier les femmes, les enfants et les personnes âgées.

Du Fournet a compris l’urgence de sauver les Arméniens et a envoyé un télégramme d’urgence au Commandement général. Conscient des délais possibles, il a risqué sa carrière en ordonnant à tous les croiseurs sous son commandement de commencer immédiatement l’évacuation des Arméniens du Musa Dagh. Dans son journal de bord, il a noté : « Le temps était court, et peu importe ce que le Commandement général aurait dit, il fallait tous les évacuer. »

Le 10 septembre 1915, deux navires de guerre français ont tiré sur les positions ottomanes autour du Musa Dagh pour couvrir les opérations de sauvetage.

Le 12 septembre, cinq croiseurs français : Guichen, Amiral Charner, Desaix, Foudre, et D’Estrées, se sont approchés de la côte et ont lancé leurs canots de sauvetage. Tekeyan, un officiel français d’origine arménienne, a coordonné les opérations de sauvetage, qui ont duré trois jours.

D’abord, les femmes, les enfants et les personnes âgées ont été évacués, suivis des combattants. Au total, 4 058 personnes ont été sauvées, dont 1 563 enfants, certains étant des nouveau-nés.

Certains enfants ont été nommés Guichen en l’honneur du premier croiseur qui avait reconnu les signaux d’appel à l’aide du Musa Dagh.

Trois mois après l’évacuation, Louis Dartige du Fournet a reçu une réponse du Commandement central à son télégramme demandant l’autorisation de continuer les opérations de sauvetage. Cette réponse ne contenait qu’une seule phrase : « Où se trouve mont ? », prouvant que si Dartige avait suivi le protocole militaire, il n’aurait sauvé aucun réfugié arménien.

En 1920, il a publié ses mémoires, consacrant un chapitre entier aux opérations de sauvetage des Arméniens au Musa Dagh.

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