la Russie n’a plus de moyens de pression sur l’Arménie. Les tentatives précédentes, notamment par l’intermédiaire d’Aliyev, ne fonctionnent plus. Actuellement, la Russie est trop engagée dans le conflit avec l’Ukraine pour influencer l’Arménie.
Davit Stepanyan
Le politologue Davit Stepanyan a récemment déclaré que l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) est une structure morte, existant uniquement sur le papier et incapable de remplir ses obligations.
Comme annoncé précédemment, l’Arménie ne participera pas aux prochains exercices militaires « Cobalt-2024 » de l’OTSC, prévus du 14 au 16 août à Novossibirsk et du 3 au 15 septembre sous la direction de la Garde russe au Kirghizistan.
Stepanyan souligne que cette politique de non-participation se poursuivra tant que l’OTSC ne reconnaîtra pas les frontières de l’Arménie. Selon lui, la participation ou la non-participation aux exercices militaires n’aura aucun impact significatif. Cette décision est motivée par le fait que, bien que l’OTSC et la Russie soient des alliés de l’Arménie sur le papier, ils sont de facto des alliés de l’Azerbaïdjan.
Il ajoute que l’Arménie adopte cette position tant que l’OTSC et la Russie ne rempliront pas leurs obligations prévues par les accords bilatéraux, y compris les accords arméno-russes de 1997. Pour Stepanyan, l’OTSC n’existe que formellement, et toutes ses obligations envers l’Arménie sont purement théoriques. Il souligne que l’Arménie ne court aucun risque de cette situation, même de la part de la Russie, car l’Arménie a averti la Russie qu’elle quitterait simplement l’Union économique eurasiatique (UEE) en cas de pressions économiques ou autres mesures.
Stepanyan précise que la Russie n’a plus de moyens de pression sur l’Arménie. Les tentatives précédentes, notamment par l’intermédiaire d’Aliyev, ne fonctionnent plus. Actuellement, la Russie est trop engagée dans le conflit avec l’Ukraine pour influencer l’Arménie.
Quant aux déclarations de l’OTSC, selon lesquelles l’Arménie refuse de participer aux événements tout en restant membre à part entière, Stepanyan compare cela à « garder bonne mine lors d’un mauvais match ». La Russie, confrontée à de nombreuses difficultés, essaie de maintenir les apparences. L’Arménie reste membre de l’OTSC principalement comme une option de secours, pouvant quitter l’organisation si la Russie décide d’augmenter les prix du gaz, par exemple. Stepanyan estime que cette politique est judicieuse, car elle ne change rien pour le moment.
Il conclut que la position de l’OTSC concernant la non-reconnaissance des frontières de l’Arménie ne changera pas, et donc le statut de l’Arménie au sein de l’organisation restera le même.
Marie Khachatryan
https://www.armtimes.com/hy/article/293287