Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau semblé lier la normalisation des relations entre la Turquie et l’Arménie à un accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, lors de ses entretiens avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, qui ont eu lieu à New York le mardi 24 septembre, en fin de journée.
Les deux dirigeants se sont rencontrés à la Maison turque après avoir assisté à la dernière session de l’Assemblée générale des Nations unies. Ils auraient discuté des efforts de normalisation des relations bilatérales ainsi que du processus de négociation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Selon un communiqué officiel arménien, ils ont examiné « en détail » les accords conclus par Ankara et Erevan depuis 2022 et se sont engagés à « donner un nouvel élan » au processus de normalisation. M. Pachinian a également informé M. Erdogan de « l’état actuel du processus de règlement entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan » et de ses offres répétées de signer un accord de paix partiel, rejeté par Bakou.
« Exprimant que des progrès significatifs ont été réalisés sur la voie de la normalisation inconditionnelle entre la Turquie et l’Arménie, le président Erdogan a exprimé son soutien sincère à la poursuite du processus de dialogue », peut-on lire dans une déclaration en anglais publiée par la présidence turque.
M. Erdogan a également souligné qu’Ankara « soutient l’établissement d’une paix durable entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie et […] une amitié solide entre les deux pays dans les années à venir ».
« Les progrès dans le processus de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie auront également un impact positif sur le processus de normalisation entre la Turquie et l’Arménie », a déclaré M. Erdogan lors d’un discours prononcé plus tôt dans la journée devant l’Assemblée générale de l’ONU.
Depuis des décennies, Ankara subordonne l’ouverture de la frontière turco-arménienne et l’établissement de relations diplomatiques avec Erevan à une résolution du conflit arméno-azerbaïdjanais acceptable pour Bakou. Les dirigeants turcs ont maintenu cette position même après le début des pourparlers de normalisation avec le gouvernement arménien en 2022.
En outre, en juillet, Erdogan a réaffirmé que l’accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan devrait inclure un corridor terrestre traversant l’Arménie jusqu’à l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan, limitrophe de la Turquie. Le chef de l’agence de renseignement nationale turque, Ibrahim Kalin, a répété cette exigence lors d’une récente visite à Bakou. M. Kalin était également présent lors des entretiens entre MM. Erdogan et Pachinian.
Le gouvernement arménien insiste sur le fait que les personnes et les marchandises circulant entre le Nakhitchevan et le reste de l’Azerbaïdjan doivent être soumises aux contrôles frontaliers arméniens, et que les deux pays ne devraient avoir que des liaisons de transport conventionnelles. Le service de presse de M. Pachinian a indiqué qu’il avait « informé » le président turc de la position d’Erevan à ce sujet.
Le corridor réclamé par Bakou et Ankara passerait par le Siounik, la seule région arménienne limitrophe de l’Iran. La République islamique a plusieurs fois mis en garde contre toute tentative de la priver de sa frontière commune et de ses liaisons de transport avec l’Arménie.
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