Le début de la session d’automne de l’Assemblée nationale a montré que la question du Haut-Karabagh (RHK) sera, dans un avenir proche et dans n’importe quel contexte, l’arme de propagande la plus utilisée par l’opposition parlementaire. Cela tient compte du conflit russo-azerbaïdjanais qui a eu lieu au Haut-Karabagh il y a un an, avec l’anniversaire de l’opération militaire et du déplacement forcé qui en a résulté, qui approche le 19 septembre. Cela signifie que l’opposition doit, sur le plan de la propagande, répondre à la question pressante : « Pourquoi l’Artsakh est-il tombé ? », en suivant la logique du célèbre « manuel méthodologique » du Kremlin. Rappelons que la plateforme d’opposition russe « Meduza » a publié les instructions que les médias russes ont reçues du Kremlin après l’agression de septembre. Dans ce manuel méthodologique, envoyé aux médias russes le soir du 19 septembre, le Kremlin explique comment aborder la situation en Arménie et au Haut-Karabagh. Selon ces directives, l’escalade du conflit au Haut-Karabagh doit être imputée à l’Arménie et aux pays occidentaux.
Aujourd’hui, la stratégie de propagande de l’opposition parlementaire arménienne montre qu’elle a non seulement assimilé ces récits russes de A à Z, mais qu’elle défend avec ardeur une autre thèse : celle du droit au retour de la population du Haut-Karabagh, que le gouvernement arménien devrait défendre dans les négociations sur un traité de paix avec l’Azerbaïdjan. Le débat initié hier à l’Assemblée nationale par les membres de la FRA avait précisément pour but de mettre en avant cette question (sous la forme d’une proposition de convocation d’une session de la commission interparlementaire Artsakh-Arménie) et de faire semblant de partager la « douleur » du Haut-Karabagh. Ce débat visait à rappeler l’existence de divers représentants du gouvernement auto-dissous du Haut-Karabagh.
En particulier, il s’agissait de rappeler ceux qui, il y a un an, alors que la crise humanitaire atteignait son paroxysme après la fermeture du corridor de Latchine, s’opposaient activement à l’organisation d’actions, chantaient « Sari Sambul » et ont contribué à changer le président sous l’influence du célèbre clan revanchard d’Arménie, nommant à ce poste quelqu’un qui a fini par signer le décret honteux de dissolution de la République d’Artsakh. Il convient de noter que ce changement de président a été précédé d’un autre changement : celui du président de l’Assemblée nationale du Haut-Karabagh, un poste occupé par Davit Ishkhanyan, représentant de la faction FRA.
Le 9 septembre, l’Assemblée nationale du Haut-Karabagh, à l’exception de la faction « Patrie unie » dirigée par Samvel Babayan, a élu Samvel Shahramanian, ancien secrétaire du Conseil de sécurité et haut responsable, au poste de président. Shahramanian a de l’expérience dans les négociations avec Bakou. L’ancien président, Araïk Haroutiounian, élu au suffrage universel, avait été contraint à la démission après les « négociations de Padvala », selon certaines personnalités de l’opposition d’Artsakh. Ruben Vardanyan, nommé ministre d’État quelques semaines avant le blocus du corridor de Latchine, démis de ses fonctions et actuellement détenu à Bakou, avait accusé Haroutiounian de mentir et de ne pas respecter l’accord conclu lors d’une réunion avec la participation d’un groupe de huit personnes.
Par ailleurs, hier, lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale, le président de l’Assemblée nationale, Alen Simonyan, a révélé que Haroutiounian avait démissionné sous la pression. « Araïk Haroutiounian m’a dit qu’il devait démissionner sous la contrainte. Nous avons eu plusieurs conversations téléphoniques, et il m’a même dit : « Vous pourriez vous réveiller un jour et découvrir que je ne suis plus là, tant la pression est forte sur moi ». »
Samvel Babayan, qui aspirait également au poste de président du Haut-Karabagh, mais qui n’a pas pu se présenter pour des raisons techniques, a évoqué la situation dans une interview. Selon lui, Araïk Haroutiounian a été contraint de démissionner par le « 5e département » du FSB russe, chargé de la région du Karabagh. Babayan affirme que cette même structure, qui exerce une influence sur l’Artsakh, a décidé de nommer un autre « homme de main » à la tête de la région.
Le jour de l’élection de Shahramanian, il a été annoncé que le plan russo-azerbaïdjanais visant à livrer des biens humanitaires à l’Artsakh via la route d’Aghdam avait déjà été mis en œuvre.
Le 10 septembre, lors d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale du Haut-Karabagh, Samvel Shahramanian a prêté serment en tant que président. Les cercles d’opposition arméniens se sont réjouis de ce changement de pouvoir, estimant qu’il marquait le début d’un processus similaire en Arménie. Cependant, cette joie n’a duré que dix jours.
Hier, lors de la séance de questions-réponses avec Alen Simonyan à l’Assemblée nationale, le député Artur Khachatryan, exprimant sa douleur pour le Haut-Karabagh, a tenté de convaincre Shahramanian de retirer le décret de dissolution. Bien que la législation du Haut-Karabagh ne prévoie pas de dissolution, le président aurait signé ce décret sous la contrainte, le 28 septembre dernier. Khachatryan a souligné que le président du Haut-Karabagh avait signé ce document pour éviter un massacre. Toutefois, le décret n’a pas été officiellement publié.
Sans entrer dans les nombreuses manipulations autour de ce décret, notons simplement que le président du Haut-Karabagh a violé la Constitution en prenant cette mesure, qu’il a trahi son serment et la souveraineté de la République, en abandonnant son peuple et en remettant les « clés » à l’ennemi avant de quitter la région par hélicoptère pour l’Arménie.
Si Araïk Haroutiounian avait signé ce décret sous une telle pression, la FRA aurait appelé à son exécution devant le mur.
