4 décembre 2024

Auteur : Hakob Badalyan

«Nous ne mettons tout simplement pas de veto à aucun document, car nous nous considérons comme étant en dehors de l’OTSC. Ils peuvent décider ce qu’ils veulent, nous ne nous immisçons pas dans leurs affaires en disant : Ah, nous avons le droit de veto ici. Et cela, tout en respectant nos partenaires. Cela dit, cette différence dans l’interprétation publique des situations rend de plus en plus difficile, voire impossible, le retour de l’Arménie dans l’OTSC. Et je pense que nous avons déjà franchi le point de non-retour», a déclaré le Premier ministre Nikol Pashinyan au Parlement, abordant la question de l’OTSC et les récentes déclarations du président russe concernant les relations entre l’Arménie et l’organisation.

Poutine avait déclaré que les portes de l’OTSC étaient toujours ouvertes pour l’Arménie. Si Nikol Pashinyan affirme que l’Arménie a franchi le point de non-retour, alors une question se pose : pourquoi l’Arménie n’annonce-t-elle pas son retrait de l’OTSC ? Cette déclaration au Parlement est-elle une annonce implicite de retrait de l’OTSC ou une déclaration dénuée de substance politique, visant uniquement à influencer l’opinion publique et à mobiliser son électorat, effort sur lequel Nikol Pashinyan semble concentrer ses efforts ces derniers temps ?

Car affirmer que le point de non-retour est franchi sans annoncer un retrait officiel de l’OTSC donne une impression d’incohérence. Dans ce cas, il serait nécessaire de préciser ce qui empêche l’Arménie d’annoncer et de formaliser ce retrait. Ou bien, est-ce que la décision ne se prend pas à Erevan ? Si l’Arménie a reçu des instructions de “suspendre” sa participation mais pas encore de “quitter”, elle reste en attente.

Dans ce cas, pourquoi alors évoquer un « point de non-retour » ? Pashinyan aurait-il fait cette déclaration si Poutine n’avait pas abordé la question de l’Arménie lors du sommet de l’OTSC ? Nikol Pashinyan a-t-il décidé qu’après ces propos, l’Arménie avait franchi ce fameux point ?

L’Arménie a bien sûr le droit souverain de prendre ses décisions, mais celles-ci nécessitent non seulement de l’indépendance, mais aussi de la réflexion. Plus encore, c’est la réflexion et la cohérence qui mènent à un véritable renforcement des capacités souveraines, et non des déclarations rhétoriques qui peuvent trouver un écho limité dans l’électorat national mais provoquer incompréhension, voire scepticisme, à l’échelle internationale.

https://www.1in.am/3500442.html

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