« Le Traité de Sèvres, bien qu’inabouti, reste un symbole puissant des aspirations arméniennes à la justice et à la reconnaissance. »

Le 10 août 1920 est une date marquante dans l’histoire du peuple arménien. Ce jour-là, le Traité de Sèvres fut signé entre les puissances alliées victorieuses de la Première Guerre mondiale et l’Empire ottoman déchu. Pour les Arméniens, ce traité représentait bien plus qu’un simple accord international : il incarnait l’espoir de voir enfin reconnue leur souveraineté sur les terres ancestrales et de tourner la page sur des décennies de persécutions et de souffrances.

Les Espoirs Soulevés par le Traité de Sèvres

Le Traité de Sèvres prévoyait la création d’une Arménie indépendante, comprenant non seulement les territoires de la République d’Arménie existante, mais aussi des régions situées dans l’est de l’Anatolie, comme Erzurum, Van, Bitlis et Trabzon. Ces territoires, souvent appelés « Arménie wilsonienne », auraient offert à l’Arménie un accès stratégique à la mer Noire et une reconnaissance internationale de ses droits historiques.

Pour les Arméniens, qui venaient de traverser le traumatisme du génocide de 1915, ces dispositions étaient perçues comme une forme de réparation et de justice. Le Traité de Sèvres reconnaissait non seulement leur droit à l’autodétermination, mais promettait également un avenir où l’Arménie pourrait exister en tant qu’État indépendant et sécurisé, protégé par la communauté internationale.

Une Promesse Qui Ne S’est Jamais Réalisée

Malheureusement, les espoirs soulevés par le Traité de Sèvres ne se sont jamais concrétisés. En Turquie, le mouvement nationaliste dirigé par Mustafa Kemal Atatürk rejeta catégoriquement les termes du traité. Par la suite, le Traité de Lausanne, signé en 1923, vint remplacer Sèvres, annulant les dispositions favorables à l’Arménie et consolidant les frontières de la nouvelle République de Turquie. L’Arménie, qui espérait élargir son territoire et renforcer sa souveraineté, se retrouva isolée, limitée à un territoire réduit, et bientôt intégrée à l’Union soviétique.

Pour les Arméniens, l’échec du Traité de Sèvres a été un moment de grande déception. Ce qui devait être un nouveau départ s’est transformé en un retour à l’incertitude et à la lutte pour la survie en tant que nation.

Le Traité de Sèvres : Un Héritage Persistant

Aujourd’hui, bien que le Traité de Sèvres n’ait jamais été mis en œuvre, il demeure profondément ancré dans la mémoire collective des Arméniens. Il symbolise un moment où la justice semblait à portée de main, mais où les réalités politiques et les intérêts des grandes puissances ont eu raison des espoirs d’un peuple.

Le souvenir du Traité de Sèvres rappelle aux Arméniens l’importance de rester vigilants et unis dans la défense de leurs droits. Il sert également de rappel des promesses non tenues par la communauté internationale et de la nécessité de continuer à revendiquer la reconnaissance des injustices passées.

Conclusion

Le Traité de Sèvres, signé le 10 août 1920, représente un tournant important dans l’histoire de l’Arménie. Bien que les promesses faites à cette époque n’aient jamais été réalisées, le traité reste un symbole puissant des aspirations arméniennes à la justice et à la reconnaissance. Pour les Arméniens, il incarne un chapitre de leur histoire qui, bien que douloureux, continue d’inspirer leur quête de justice et de droits sur la scène internationale.

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