Par Jacques Raffy Papazian
Introduction
La récente visite de Vladimir Poutine à Bakou met en lumière une série d’objectifs stratégiques complexes. Cette analyse se concentre sur les intentions derrière cette visite et ses implications pour la région.
Les Objectifs de la Visite
La rencontre entre Poutine et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, a couvert des sujets importants :
- Le Corridor Nord-Sud :
La coopération pour relier les côtes de l’océan Indien. Il est important de noter que la Russie cherche à concurrencer le corridor européen Nord-Sud en développant ce projet, soulignant une volonté de rivaliser avec les initiatives européennes. - La Mer Caspienne : Gestion conjointe des ressources.
- Les Relations avec l’Arménie : Les tensions persistantes.
- Le Gaz Russe : Augmentation des exportations vers l’Europe via l’Azerbaïdjan.
Poutine a mis un accent particulier sur les accords d’avril 2024, signalant leur importance stratégique. Cependant, ces discussions révèlent une intention plus profonde : renforcer l’influence russe tout en punissant l’Arménie.
Les Déclarations de Lavrov
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a insisté sur le respect des accords trilatéraux de 2020-2022 pour normaliser les relations arméno-azerbaïdjanaises. Il a critiqué les dirigeants arméniens pour avoir soi-disant saboté l’accord sur les communications à travers la région de Syunik. Lavrov a également exprimé la volonté de la Russie de faciliter la délimitation de la frontière et le déblocage des routes, tout en se basant sur des documents soviétiques.
La Position d’Aliyev
Aliyev a confirmé que la Russie et l’Azerbaïdjan sont des alliés et partenaires. Cette alliance est controversée en raison des accusations de complicité russe dans les conflits au Haut-Karabakh. Aliyev a révélé que la plateforme russe reste la seule acceptable pour les négociations avec l’Arménie, confirmant ainsi la volonté de l’Azerbaïdjan de repousser les initiatives des États-Unis. Ce soutien à Moscou, malgré les critiques, indique une stratégie de déstabilisation.

Un Double pour un Double Jeu
La visite de Poutine à Bakou vise à renforcer l’influence russe tout en punissant l’Arménie. En encourageant Aliyev à déstabiliser la frontière arménienne, la Russie pourrait nuire à ses propres intérêts et provoquer une réaction négative de l’Iran. En effet, où passe Poutine, le chaos s’impose.
Conclusion
Pour les Arméniens, la réponse à cette manœuvre russe doit être stratégique et audacieuse. Se tourner vers un référendum d’intégration à l’Union européenne pourrait offrir une alternative viable et prometteuse à l’influence russe. En réévaluant leur position et en cherchant des alliances plus favorables, l’Arménie pourrait tracer une voie vers une stabilité durable et un développement renforcé.

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