« Quand la critique est dirigée uniquement contre les autorités, sans évaluation des précédents, cela soulève des questions. L’ancien régime, malgré son rôle dans la situation actuelle de la RA, semble bénéficier d’une plus grande crédibilité auprès de l’Église que le gouvernement actuel. » Lilit Dalakian
Sur la voie de la diversification de la République d’Arménie (RA), la Fédération de Russie fera exploser toutes ses mines, dont l’une est celle de la classe dirigeante de l’Église, affirme la politologue Lilit Dalakian.
Le 28 et 29 septembre, le Siège Mère de Saint-Etchmiatsin accueillera les cérémonies de bénédiction du Saint Myron et de consécration de la Cathédrale Mère. Cependant, les collaborateurs du Premier ministre Nikol Pashinyan n’ont reçu aucune invitation officielle pour participer à ces événements.
Il n’est pas surprenant que les relations entre l’élite ecclésiale et l’État soient tendues ou dans une impasse. La politologue souligne que l’élite de l’Église s’est positionnée comme défenseur du peuple arménien, s’opposant ainsi aux autorités.
« Critiquer les autorités dans un pays démocratique est normal, mais quand la critique est dirigée uniquement contre celles-ci, sans évaluation des précédents, cela soulève des questions. L’ancien régime, malgré son rôle dans la situation actuelle de la RA, semble bénéficier d’une plus grande crédibilité auprès de l’Église que le gouvernement actuel, » explique la politologue.
Elle ajoute que la méfiance envers l’élite de l’Église ne résulte pas des critiques des autorités, mais de leur propre position, notamment leur promotion de discours favorables à la Russie. Selon elle, cette attitude renforce la méfiance de la population envers l’Église, qui était déjà présente avant la révolution de 2018.
La politologue affirme que l’Église arménienne pourrait jouer un rôle dans une éventuelle aggravation de la situation, en fonction des intentions de la Russie. Selon elle, les dirigeants ecclésiastiques semblent alignés sur des forces « affiliées » à des intérêts étrangers, ce qui alimente encore plus les tensions.

