Dans un nouveau rebondissement concernant la poursuite pénale de hauts responsables religieux en Arménie, accusés d’avoir prétendument appelé à la destitution de Nikol Pashinyan, Premier ministre du pays, des rapports ont fait état aujourd’hui de l’arrestation de l’évêque Mkrtich Proshyan, primat du diocèse d’Aragatzotn de l’Église apostolique arménienne, ainsi que de six prêtres de ce diocèse.
Les avocats des clercs détenus ont identifié les personnes arrêtées et affirment que les forces de l’ordre ont perquisitionné leurs domiciles.
Armineh Fanyan, l’une des avocates, a qualifié l’arrestation de l’évêque Proshyan de « disparition forcée », étant donné que son lieu de détention est inconnu.
« Il s’avère que l’archevêque est désormais en dehors de la protection légale et est même privé de la possibilité de rencontrer et de consulter ses avocats, » a déclaré Fanyan aux journalistes aujourd’hui.
Selon l’avocate, les arrestations découlent d’une interview télévisée donnée par le père Aram Asatryan, un prêtre de la paroisse d’Aragatzotn, dans laquelle il affirmait avoir été contraint d’assister à des manifestations anti-gouvernementales en 2021.
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Yerevan en novembre 2020 pour s’opposer à l’accord de cessez-le-feu du gouvernement avec l’Azerbaïdjan, mettant fin à la guerre au Karabakh. Les manifestations se sont poursuivies tout au long de novembre et au printemps 2021, avec des manifestations à Yerevan et dans d’autres villes exigeant la démission de Nikol Pashinyan.
Le catholicos Karekin II a rejoint d’autres politiciens appelant à la démission de Pashinyan.
Kima Avdalyan, porte-parole du Comité d’enquête d’Arménie, a déclaré qu’une affaire criminelle avait été ouverte sur les allégations du père Asatryan.
L’évêque Proshyan, neveu du catholicos de tous les Arméniens Garegin II, est le troisième haut responsable religieux en Arménie à faire face à des accusations criminelles.
Un tribunal de Yerevan a condamné le 3 octobre l’archevêque Mikayel Ajapahyan, primat de Shirak de l’Église apostolique arménienne, à deux ans de prison après l’avoir reconnu coupable d’avoir publiquement appelé à saisir le pouvoir et à renverser l’ordre constitutionnel en Arménie.
L’archevêque Bagrat Galstanyan est également en détention préventive pour des accusations similaires. Il a dirigé un mouvement de protestation en 2024 contre le plan du gouvernement arménien de céder des régions frontalières à l’Azerbaïdjan.
— Arménie Info