Une nouvelle audience a eu lieu au tribunal militaire de Bakou concernant les affaires fabriquées contre les dirigeants du Haut-Karabakh et d’autres fonctionnaires. L’audience était présidée par le juge Zeynal Aghayev, rapportent les médias azéris.
À l’audience ont assisté des prisonniers de guerre arméniens, leurs avocats, certains des « victimes », leurs héritiers et représentants, ainsi que des procureurs représentant l’accusation d’État.
L’audience s’est poursuivie avec la publication des témoignages d’Arkadi Ghukasyan, ancien président du Haut-Karabakh, et d’autres documents liés à l’affaire fabriquée.
Le témoignage préliminaire d’Arayik Harutyunyan, ancien président du Haut-Karabakh, a également été présenté. Il aurait déclaré que pendant la première guerre du Karabakh et par la suite, des forces armées avaient été transférées d’Arménie et déployées sur le territoire du Haut-Karabakh, et que « pendant les combats d’avril, des formations militaires financées par l’Arménie ont combattu contre les forces armées azéries, et l’Arménie a fourni un soutien en armes, munitions, matériel militaire et troupes ».
Harutyunyan a affirmé qu’en « 2020, pendant la guerre de 44 jours, il a visité des unités et des positions pour remonter le moral des soldats, mais tous les ordres militaires provenaient du ministère de la Défense d’Arménie et du chef d’état-major général ».
Selon des sources azéries, Harutyunyan a déclaré que les systèmes de missiles tels que le « Tochka-U », le « Smerch », le « Scud » et d’autres de ce type n’étaient pas inclus dans l’arsenal des forces de défense du Haut-Karabakh, et que « pendant la guerre de 44 jours, deux systèmes de missiles « Smerch » ont été amenés d’Arménie et déployés à Askeran, et que les opérateurs et le personnel de ces systèmes de missiles appartenaient également aux forces armées arméniennes et avaient été transférés de là ».
Dans son témoignage donné lors de l’enquête préliminaire, Harutyunyan aurait déclaré que « les ordres de lancement de missiles balistiques vers des zones densément peuplées, des objets civils, des territoires des régions de Tartar et Barda, des villes de Ganja et Mingachevir, ainsi que vers la péninsule d’Absheron, où se trouve la ville de Bakou, ont été donnés depuis l’Arménie ».
Il a été rapporté que le texte de la publication qu’il a diffusée le 4 octobre 2020 disait : « Sur mon ordre, aujourd’hui, l’armée de défense a porté plusieurs frappes de missiles pour neutraliser les installations militaires situées dans la ville de Ganja. À ce moment, j’ai ordonné d’arrêter le bombardement pour éviter des pertes civiles innocentes. Si l’ennemi ne tire pas les conclusions appropriées, nous continuerons à porter des frappes proportionnées et puissantes pour éliminer l’armée ennemie et son arrière. Nous entreprendrons résolument les actions nécessaires jusqu’à la fin », aurait été préparé sur la suggestion du chef d’état-major du ministère de la Défense d’Arménie, Onik Gasparyan, et lui a été remis, et il a ensuite transmis le texte à son porte-parole, Vahram Poghosyan, en lui ordonnant de le publier sur sa page.
Il est mentionné que « Harutyunyan, voyant qu’il n’avait pas d’influence sur les processus en cours, a démissionné le 31 août 2023 ».
Lors de l’audience, le témoignage d’un autre ancien président du Haut-Karabakh, Bako Sahakyan, a également été publié. Selon son témoignage, depuis 1988, il était connu comme l’un des activistes du mouvement de libération, il a rejoint les forces d’auto-défense en 1990, a occupé le poste de premier adjoint du président du comité des forces d’auto-défense de 1992 à 1993, a été chef d’état-major de l’arrière de l’armée de défense de 1993 à 1995, commandant adjoint des relations extérieures de l’armée de défense de 1995 à 1996, commandant adjoint de la 10e division de montagne de 1996 à 1997, assistant du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité nationale d’Arménie de 1997 à 1999, ministre des Affaires intérieures du Haut-Karabakh de 1999 à 2001, et directeur du service de sécurité nationale de 2001 à 2007. De 2007 à 2020, il a été président du Haut-Karabakh et a également occupé le poste de Premier ministre.
Dans ses témoignages, il aurait déclaré que pendant la première guerre du Karabakh, toutes les opérations militaires étaient dirigées par le président du comité des forces d’auto-défense, et plus tard par le chef de l’armée de défense, Serge Sarkissian, ainsi que Vazgen Sarkissian et Vazgen Manukyan, qui étaient ministres de la Défense d’Arménie.
À cette époque, la direction générale était assurée par le président du comité d’État de la Défense, Robert Kocharian, et le président de l’Arménie de l’époque, Levon Ter-Petrosyan.
La prochaine audience aura lieu le 29 août.
Traduction : Emma Chobanyan
— Arménie Info