Trente-sept poursuites ont été déposées contre dix-sept médias en Arménie jusqu’à présent cette année.

En plus de contester des informations jugées diffamatoires ou calomnieuses, les plaignants ont exigé des compensations financières totalisant 66,7 millions AMD (174 100 $).

Selon le portail d’information Datalex, le président de l’Assemblée nationale arménienne, Alen Simonyan, a déposé quatre poursuites contre des médias et des journalistes, exigeant qu’ils publient des rectifications et lui versent 3,4 millions AMD.

Les chefs de cabinet du gouvernement arménien, Arayik Harutyunyan et Armen Pambukhchyan, ont chacun déposé des poursuites de 3 millions AMD contre deux médias.

Knar Manukyan, rédactrice en chef du Zhoghovurd, un quotidien qui a été le plus poursuivi, a déclaré à Hetq que les poursuites contre le journal ont été principalement déposées par des fonctionnaires ou des hommes d’affaires qu’elle affirme servir les intérêts du gouvernement.

Manukyan affirme que les poursuites de 21 millions AMD dont le journal a été victime visent à faire taire, contraindre et limiter les activités et révélations du média.

« Nous gagnerons la plupart des affaires car nous avons rempli consciencieusement nos devoirs professionnels et il n’y aura pas d’alternative aux victoires. Nous opérons simplement sous une pression psychologique et financière », déclare Manukyan.

Le Comité pour la protection de la liberté d’expression (CPFE) présente régulièrement ses rapports au public sur l’état de la liberté d’expression et les violations des droits des médias et des journalistes en Arménie.

Au cours du premier semestre de cette année, seize nouvelles poursuites ont été déposées contre des médias et des journalistes en Arménie, soit trois de plus que pendant la même période l’année dernière. Toutes les poursuites sont basées sur des accusations d’insulte et de diffamation. Les plaignants dans six affaires sont des représentants du secteur des affaires, dans trois – des fonctionnaires actuels et anciens, dans deux – des politiciens, dans deux – des représentants du secteur de la santé, dans deux – des citoyens/individus, et dans une – un avocat.

Reporters sans frontières, dans son rapport de mai 2025 sur l’état de la liberté d’expression en Arménie, a noté que le cadre juridique régissant le secteur des médias dans le pays ne protège pas suffisamment la liberté de la presse et ne répond pas aux normes européennes.

Le CPFE, dans son rapport couvrant le premier semestre de 2025, a noté que la législation régissant les activités des médias en Arménie est obsolète et doit être mise à jour pour répondre adéquatement aux défis modernes. Cela s’applique également à la responsabilité en matière d’insulte et de diffamation dans les publications médiatiques et en ligne.

Il convient de noter qu’en Arménie, il n’existe aucune réglementation législative qui oblige les parties à résoudre les litiges à l’amiable avant de saisir le tribunal.

Étant donné que des élections parlementaires en Arménie sont prévues pour 2026, il est raisonnable de supposer que le nombre de poursuites déposées contre les médias augmentera.

— Arménie Info

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