9 août 2024, 12:00
Auteur : Vahram Atanesyan
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La veille, le président russe Vladimir Poutine a convoqué une réunion de consultation sur l’infiltration des troupes ukrainiennes dans la région de Koursk. Selon le communiqué officiel, le chef d’état-major des armées, Guerassimov, a fait rapport sur les pertes infligées à l’ennemi et a assuré que ce dernier serait écrasé et repoussé.
Les médias russes rapportent principalement la situation dans cet esprit. D’autres sources indiquent toutefois que les troupes ukrainiennes ont pénétré de dix à vingt-cinq kilomètres à l’intérieur du territoire russe et contrôlent déjà plus de 400 kilomètres carrés. Les opérations militaires se poursuivent et des milliers de personnes ont quitté leurs foyers.
RIA-Novosti rapporte que le président Poutine a signé un décret accordant 10 000 roubles à chaque « évacué ». C’est déjà, comme le disent les Russes, « sérieux ». Si l’évacuation est uniquement motivée par des considérations de sécurité, pourquoi est-il nécessaire d’apporter un soutien financier ?
Selon les données officielles, environ 3 000 personnes ont été « évacuées », mais cela semble loin de la réalité si l’on considère que les troupes ukrainiennes ont occupé une vingtaine de localités. L’analyste de Bloomberg note deux caractéristiques non militaires mais très significatives de l’infiltration ukrainienne dans la région de Koursk : d’une part, le moral des Ukrainiens augmente, tandis que d’autre part, les Russes ressentent une montée de la vulnérabilité.
Le soutien financier accordé aux « évacués » par le décret présidentiel russe est probablement lié à ce sentiment de vulnérabilité. RIA-Novosti relaye une publication Telegram du gouverneur de Belgorod, Gladkov. Ce haut fonctionnaire présente sa visite au village de Kolotilovka et sa rencontre avec les « personnes encore présentes sur place ». Le gouverneur les a exhortées à partir, ce qui signifie que les autorités ne garantissent pas leur sécurité.
Si l’on met en perspective cette réalité avec le décret présidentiel concernant le soutien financier aux « évacués », il est peut-être nécessaire de constater que les opérations militaires dans la région de Koursk pourraient s’intensifier.
Pour la première fois depuis le début des opérations militaires, le côté ukrainien a publié des photos attestant de la présence du commandant des forces armées ukrainiennes, Syrski, dans cette section du front. Le département d’État américain a également reconnu le droit de l’Ukraine à mener des combats sur le territoire russe, ajoutant cependant que Washington n’a pas été informé de cette attaque.
Le député de la Douma, Zatouline, a déclaré aux journalistes que la Russie ne demanderait pas d’aide militaire à l’OTSC. « De qui attendez-vous de l’aide, des Kazakhs ou des Arméniens ? » a interrogé le parlementaire russe, suggérant que Moscou ne solliciterait pas d’aide faute d’espoir d’en recevoir. Zatouline a ainsi signalé la « mort clinique » de l’OTSC. En passant, le même jour se tient à Astana un congrès Azerbaïdjan-Centrasie. Ilham Aliyev s’est rendu à Astana.
https://www.1in.am/3452615.html