Le 17 août, l’Église apostolique arménienne célèbre la fête de l’Assomption de la Sainte Vierge Marie (Khaghoghorhnek). C’est la quatrième des cinq grandes fêtes de l’Église arménienne et la plus ancienne dédiée à la Mère de Dieu.
Selon la tradition, la Sainte Vierge a vécu à Jérusalem pendant environ 12 ans après la crucifixion de Jésus-Christ, sous la garde de Saint Jean l’Évangéliste. Un jour, elle reçoit la bonne nouvelle de son ascension au ciel par l’archange Gabriel : « Réjouis-toi, toi qui es la plus bénie parmi les femmes, car notre Créateur t’appelle, ton Fils unique ! »
La Sainte Vierge annonce cette bonne nouvelle à ses proches, à tous les chrétiens et aux apôtres, leur demandant de l’enterrer dans la vallée de Gethsémani. Ensuite, elle demande à Saint Jean de célébrer la divine liturgie afin de communier à la chair et au sang de son Fils unique. Alors, Saint Jean monte avec la Mère de Jésus et les femmes qui l’accompagnent au Cénacle, où il célèbre le saint sacrement de la liturgie. Pendant qu’il offrait la prière de gratitude, un tonnerre soudain retentit, et les apôtres, rassemblés par le Saint-Esprit, se joignent à lui.
Saint Jean l’Évangéliste prend un morceau de bois de cyprès et y sculpte l’image de la Sainte Mère de Dieu, afin que cette sainteté demeure parmi eux après son ascension. Les apôtres demandent alors à la Sainte Vierge de bénir cette image et de prier le Seigneur pour qu’il accorde des bénédictions au monde à travers cette image.
La Sainte Vierge, prenant l’image dans ses mains saintes, la bénit en faisant le signe de la croix et en la posant sur son visage. Lorsque la Sainte Vierge s’endort, son âme s’élève et se mêle aux armées lumineuses, tandis que son corps, resté sur le lit, ne se décompose pas, mais dégage le parfum du Saint-Esprit comme de l’encens. Les saints apôtres prennent les reliques de la Sainte Mère de Dieu sur leurs épaules et, avec des torches, des bougies, des chants et des bénédictions, se dirigent vers Gethsémani. Ils placent le corps béni dans le tombeau et le gardent pendant trois jours comme il se doit.
Durant ces jours, des chants angéliques de louange résonnent continuellement. Trois jours plus tard, le matin, les armées des âmes sans corps descendent sur le tombeau. Ensuite, notre Seigneur s’approche du tombeau de la Sainte Vierge dans un nu lumineux avec des anges et, sans briser le sceau du tombeau, prend le corps divin et s’élève au ciel.
Un des apôtres, Saint Barthélemy, n’était pas à Jérusalem lors de l’Assomption et de l’enterrement de la Sainte Vierge. Lorsqu’il arrive et apprend ce qui s’est passé, il est très triste de ne pas avoir eu la vision de la Sainte Vierge et de ne pas avoir reçu la dernière bénédiction comme les autres apôtres. Il demande alors à Saint Pierre et aux autres de lui montrer le corps de la Sainte Vierge.
Les apôtres prient avec crainte et, consentant à réaliser le désir de leur frère, ouvrent le tombeau et le trouvent vide. Il n’y avait que les bandelettes de la Sainte Vierge. Les apôtres se réjouissent et glorifient Dieu, et pour consoler leur frère, Saint Barthélemy, ils lui donnent l’image de la Sainte Mère de Dieu. Alors, Saint Thomas compose un chant pour la Sainte Vierge, que nous chantons encore aujourd’hui dans l’église : « Glorieuse et bénie, toujours sainte Vierge Marie, mère du Christ, présente nos supplications à ton Fils et notre Dieu. » Car la Sainte Vierge est toujours vivante devant Dieu.
Lors de la fête de l’Assomption, une cérémonie de bénédiction des raisins est célébrée dans toutes les églises apostoliques arméniennes. Parmi tous les fruits, les grappes de raisin sont particulièrement bénies, car le Seigneur a élevé la vigne au-dessus des autres arbres et l’a honorée plus que les autres plants.
— Arménie Info