Le 10 août 2025, le pape Léon XIV a salué la signature d’une Déclaration conjointe pour la paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Présentée comme un pas vers la réconciliation, cette initiative suscite toutefois de vives inquiétudes en Arménie.
Un corridor qui menace la souveraineté
L’accord prévoit la création d’un corridor traversant le sud de l’Arménie, sous supervision américaine, pour relier l’Azerbaïdjan au Nakhitchevan. À Erevan, beaucoup y voient une atteinte directe à la souveraineté nationale et une fragilisation supplémentaire du Caucase du Sud.
La « diplomatie du caviar » au Vatican
Selon des investigations de l’IRPI, l’Azerbaïdjan aurait financé à hauteur de 640 000 € la restauration de trésors du Vatican : catacombes, manuscrits, œuvres d’art et même un bas-relief à la basilique Saint-Pierre. Ces dons, qualifiés par certains d’achat d’influence, interrogent sur la volonté de Bakou de redorer son image internationale, malgré les accusations de violences contre les Arméniens.
Un dilemme pour Léon XIV
Le pape souhaite se présenter comme artisan de paix, mais cette position risque d’être perçue comme une caution morale accordée à un régime autoritaire. Pour la communauté arménienne, le rapprochement entre le Vatican et Bakou est vécu comme une trahison spirituelle : on ne peut parler de paix en occultant l’exode forcé des Arméniens et la destruction de leur patrimoine culturel.
Conclusion
À peine entamé, le pontificat de Léon XIV se heurte à une première crise diplomatique et morale. Le Saint-Siège devra démontrer qu’il n’échange pas sa crédibilité spirituelle contre des financements opaques, au risque de fragiliser son autorité morale.
📌 Source : Tribune Chrétienne, « Azerbaïdjan et Vatican : le premier scandale à affronter pour Léon XIV ? », 3 septembre 2025.