Le président du parti « République », Aram Sargsyan, a déclaré dans une interview avec Factor TV qu’il ne blâme pas le Premier ministre Nikol Pashinyan pour avoir provoqué la guerre de 44 jours, contrairement aux anciens dirigeants. Il a souligné que même Ilham Aliyev n’a pas émis de telles accusations. « Aliyev affirme qu’il a toujours vu que le problème ne serait pas résolu dans le cadre du groupe de Minsk et qu’il pourrait être résolu par la force », a-t-il précisé.
Sargsyan estime que le véritable déclenchement de la guerre a eu lieu lorsque l’expression de Levon Ter-Petrosyan « êtes-vous des garçons ? Protégez ! » a créé la conviction en Azerbaïdjan que l’Arménie n’avait pas la capacité de maintenir le Haut-Karabakh.
Cependant, Sargsyan ne justifie pas la déclaration de Pashinyan selon laquelle « l’Artsakh est l’Arménie, et c’est tout », qu’il considère comme risquée et peu prévoyante. « J’avais déjà déclaré à l’époque que de telles déclarations étaient très risquées, car cela signifie qu’il n’y a plus rien à négocier, donc il faut être prêt à maintenir le niveau », a-t-il déclaré, ajoutant que les anciens présidents Robert Kocharian et Serzh Sargsyan n’ont pas critiqué Pashinyan à ce moment-là, car ils souhaitaient également qu’une telle déclaration soit faite.
Si l’occasion se présentait de participer à un débat avec les dirigeants arméniens, Aram Sargsyan demanderait à Robert Kocharian comment il envisage la sécurité de l’Arménie et le développement de l’économie dans le cadre d’une relation approfondie avec la Russie et d’une vision d’un État unifié. « Que propose cette Russie à l’Arménie, et comment cette Russie pourrait-elle protéger la sécurité de l’Arménie et renforcer son économie ? », a-t-il souligné.
En réponse à l’observation selon laquelle, selon la logique de Kocharian, une alliance avec la Russie pourrait aider à récupérer le Karabakh, Sargsyan a rétorqué en citant de nombreux exemples de la façon dont la Russie a abandonné ses alliés. Il a rappelé qu’en Syrie, malgré la présence russe, la Turquie a pris ce qu’elle voulait, et que les dirigeants pro-russes du Haut-Karabakh (Arkadi Ghukasian, Bako Sahakyan, Arayik Harutyunyan, Ruben Vardanyan) n’ont pas été protégés par la Russie. « La Russie est aujourd’hui si faible que même Robert Kocharian, en parlant de l’orbite russe, mentionne d’abord la Chine, puis la Russie », a insisté Sargsyan.
Selon lui, l’avenir de l’Arménie ne réside pas dans l’orbite russe, mais dans un développement technologique rapide, basé sur l’accord bilatéral signé avec les États-Unis le 8 août, qui couvre les secteurs des semi-conducteurs, de l’énergie et des infrastructures. « Le monde d’aujourd’hui repose sur les semi-conducteurs. Il y a cinq pays dans le monde qui produisent des semi-conducteurs : Taïwan, la Corée, le Japon, les Pays-Bas et les États-Unis. Les États-Unis proposent de développer ce secteur en Arménie », a-t-il déclaré, considérant cela comme une véritable opportunité pour renforcer le pays et devenir un acteur dans la région.
Concernant la possibilité du « scénario de Gyumri » ou de la formule « Consensus moins un » proposée par l’opposition, qui implique l’unification de toutes les forces d’opposition contre le gouvernement en place, Aram Sargsyan a qualifié cela de chemin dangereux et sans issue. Selon lui, son parti ne peut pas s’unir avec des forces dont la vision est de diriger l’Arménie vers l’orbite russe.
« Si le cours de la politique étrangère de l’Arménie change lors des élections de 2026, oubliez l’accord du 8 août, l’accord bilatéral sur les semi-conducteurs, l’énergie et la nouvelle centrale nucléaire. Vous retournez 15 ans en arrière », a-t-il averti.
Sargsyan estime que le champ politique en Arménie est divisé en trois principaux volets : le pouvoir, qui veut maintenir son autorité, une opposition « dure » qui souhaite « exécuter et enterrer » les actuels dirigeants, et une opposition constructive qui tente de proposer une alternative.
L’interview complète est disponible dans la vidéo.
https://youtu.be/eJd87I3N4jQ?si=hQ_44_Kty0R4awA5
Robert Ananyan
— Arménie Info

