Chouchanna Grigorian


Le pays, connu pour sa pollution atmosphérique due à ses usines, son manque de tri des déchets, et ses restrictions sévères sur la presse et les défenseurs des droits de l’homme, s’apprête à accueillir la COP29 cette année. Ce choix suscite la préoccupation des organisations écologistes et des observateurs internationaux, qui estiment que l’Azerbaïdjan cherche à améliorer son image internationale grâce à cet événement.

L’annonce que l’Azerbaïdjan sera l’hôte de la 29e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques a été accueillie avec fierté par les médias, les responsables et les politiques locaux. Les médias pro-gouvernementaux parlent de la COP29 comme d’un signe de prestige pour le pays, et affirment que Bakou sera le centre du monde pendant cet événement.

Pour se préparer à l’afflux de visiteurs étrangers, les autorités azerbaïdjanaises ont pris des mesures telles que la mise en place d’un enseignement à distance pour les étudiants et l’envoi en vacances des écoliers pendant la conférence. De plus, certaines maisons de réception et grands restaurants ont cessé de prendre des réservations pour les mariages en novembre, et de nombreux hôtels ont suspendu les précommandes pour cette période.

Les restrictions rappellent aux habitants de Bakou les mesures strictes prises pendant la pandémie, avec des rumeurs circulant selon lesquelles les déplacements seront fortement limités pendant la conférence. L’Azerbaïdjan, qui maintient encore des restrictions aux frontières pour lutter contre le Covid, semble utiliser ces événements pour améliorer sa réputation internationale, malgré ses problèmes persistants en matière de droits humains et d’environnement.

Transparency International a critiqué la tenue de la COP29 en Azerbaïdjan, la qualifiant de « conflit d’intérêts alarmant ». Les militants affirment que le pays, qui augmente sa production de pétrole et de gaz, est loin d’être un modèle en matière de climat. L’Azerbaïdjan est également critiqué pour son faible recours aux énergies renouvelables et pour le peu d’efforts fournis dans le traitement des déchets.

Des événements internationaux passés, comme le Grand Prix de Formule 1 et le concours Eurovision, ont été utilisés pour améliorer l’image du pays, malgré les violations des droits de l’homme. Les autorités azerbaïdjanaises semblent utiliser la COP29 dans un but similaire. Les critiques et les défenseurs des droits humains se retrouvent souvent en prison lorsqu’ils protestent, ce qui soulève des questions sur la sincérité des engagements environnementaux de l’Azerbaïdjan.

Enfin, il est curieux de noter que les « militants écologistes » qui ont bloqué la route du Haut-Karabakh en 2022 se sont depuis tûs, ce qui soulève des doutes sur la véritable nature des mouvements écologistes soutenus par le gouvernement. La COP29 pourrait-elle susciter de nouvelles protestations ou de nouvelles répressions ? Seul l’avenir le dira.

https://www.armtimes.com/hy/article/294073

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