
Il est bien connu que le premier président de l’Arménie, Levon Ter-Petrossian, a été contraint de démissionner le 3 février 1998 « sous la pression de forces influentes ». Selon l’ancien commandant de l’Armée de défense du Haut-Karabakh, Samvel Babayan, Ter-Petrossian avait auparavant rencontré ce dernier pour discuter de la préservation des régions de Lachin et de Kelbajar sous juridiction arménienne. Ter-Petrossian n’a pas accepté, et cela a été l’une des raisons clés de sa démission.
Pendant longtemps, de nombreux partisans de Ter-Petrossian l’ont considéré comme une sorte de « victime d’un coup d’État militaire », qui a permis à ce qu’on appelle le « parti de la guerre » d’accéder au pouvoir. Mais est-ce vraiment ce qui s’est passé ?
Un élément de doute peut être soulevé par le plan de règlement du conflit du Haut-Karabakh, initié par Robert Kocharian, connu sous le nom de « État commun ». Selon ce plan, le Haut-Karabakh devait être reconnu comme un « État de type républicain dans les frontières internationalement reconnues » de l’Azerbaïdjan. En réalité, cela signifiait un statut d’autonomie pour le Haut-Karabakh au sein de l’Azerbaïdjan. Ce plan a été officiellement reconnu par l’Arménie et le Haut-Karabakh comme base pour de futures négociations.
Il en résulte un paradoxe politique intéressant : les « forces influentes », ou « parti au pouvoir », ont accepté le statut autonome du Haut-Karabakh dix mois après le « renversement violent » de Ter-Petrossian, car il n’avait pas soutenu le soi-disant « plan de Porochenko ». Cela signifie que tout s’est effectivement déroulé de cette manière.
La question se pose alors : pourquoi ce coup d’État était-il nécessaire ? Les organisateurs étaient-ils des « agents » de Bakou, ou cherchaient-ils à sauver la face du « président vainqueur », en prenant sur eux toute la responsabilité négative — la « noire mantille des traîtres » ?
Peut-être est-ce la raison pour laquelle les anciens présidents évitent systématiquement les débats avec le Premier ministre Pashinyan. Il est évident que Pashinyan poserait des questions qui ne sont pas « glamour », mais directes et inconfortables.
— Arménie Info
