Nous avons récemment constaté, que ce soit en Arménie ou dans la diaspora, les propagandistes liés au Kremlin utilisent régulièrement la même rhétorique qui consiste à nous imposer le choix entre la Russie ou la Turquie, en faisant souvent référence aux événements qui ont eu lieu il y a plus de 100 ans avec les accords Lénine Kemal, comme si les accords actuels entre la Turquie et la Russie avaient évolué depuis le début du siècle.
Depuis 2018, des changements importants de doctrine ont eu lieu au sein de l’Occident. Il ne s’agit pas de faire venir une base turque en Arménie, mais plutôt de faire un coup double en contrôlant la Turquie. Comme nous l’avons vu dans le cas grec où des conflits perpétuels et des accrochages avaient lieu entre la Turquie et la Grèce, les Américains ont fortement armé la Grèce et continuent à le faire régulièrement.
L’objectif est de retirer la 102e base russe de Gyumri et de faire de l’Arménie un second dépôt d’armement américain, comme c’est le cas en Grèce en implantant une base américaine voire française.
L’un des objectifs principaux est de pouvoir contrôler la Turquie qui depuis trop longtemps joue un double jeu, comme nous l’avons vu avec la livraison d’armes russes S400 et la construction d’une centrale nucléaire en Turquie par la Russie.
L’enjeu de l’Occident est d’encercler la Turquie et de montrer que le leader de l’OTAN est désormais une base américaine. Évidemment, cette rhétorique n’est pas reprise par les propagandes de la diaspora, notamment en France, qui savent pertinemment les enjeux globaux ou du moins qui font semblant de ne pas les savoir. C’est l’un des objectifs confiés au président de la République française, Emmanuel Macron, qui est en charge des grands projets eurasiens.
Les Arméniens doivent se tourner vers le drapeau bleu et renoncer au drapeau noir et rouge des régimes dictatoriaux. Sortons des alliances avec la Russie, demandons le retrait de la deuxième base militaire de Gyumri. À partir de là, nous reprendrons la maîtrise de nos frontières et notre souveraineté et indépendance complète.
Jacques Raffy Papazian, président du Mouvement Arménien