Monsieur Ara TORANIAN, pouvez-vous dire publiquement à l’ensemble des organisations arméniennes du CCAF et à toute la communauté franco arménienne les raisons qui vous ont amené à intimer aux sénateurs Gilbert-Luc DEVINAZ et Pierre OUZOULIAS de ne pas participer à la conférence du samedi 4 mars à Vaulx-en-Velin sur le projet de l’entrée au Panthéon de Missak MANOUCHIAN, héros de la Résistance, sous prétexte que moi, Adrien Vahakn SAGE, coorganisateur avec d’autres associations laïques de cette conférence suivie d’un dépôt de gerbe à la statue toute proche de Missak MANOUCHIAN, serait une personne peu recommandable (ou quelque chose d’approchant) ?
Pourtant, je suis un modeste salarié, défenseur intransigeant de la Cause arménienne, et non un propriétaire de journal, lequel, lui, peut être soumis à toutes pressions politiques et financières. Pouvez-vous donc énoncer publiquement vos propos diffamatoires envers moi et donner des explications ? Cette conférence du 4 mars à Vaulx-en-Velin (Rhône), a eu pour but d’abord d’honorer Missak MANOUCHIAN, héros de la Résistance qui a combattu pour la libération de la république française, « un arménien de naissance qui est devenu français par le sang versé » En quoi cette conférence initiée par mon association locale arménienne et par d’autres associations laïques françaises vous importunait ? Vous vous targuez bien d’être dans le Comité de Patronage pour l’entrée de Missak MANOUCHIAN au Panthéon à la même place que moi-même et l’association locale arménienne que je préside. Alors quelles sont vos raisons et motivations ? Vous auriez dit à certains de vos interlocuteurs qu’aucune initiative issue ou en faveur de la communauté arménienne ne doit échapper à votre contrôle en tant que co-président du CCAF. Est-ce vrai ?
Mon grand-père arménien, Movses GARABEDIAN, a été le responsable du parti TACHNAKSOUTIOUN à Décines-Charpieu (69) dans les années d’après-guerre et il était connu pour être favorable à tout ce qui pouvait amener à l’union des arméniens en faveur de la Cause arménienne, y compris avec les communistes; certes, ce n’était pas une attitude fréquente à cette époque de l’après guerre; mais c’est pour ça que je suis fier d’être le petit-fils d’un tel militant qui avait ces idées d’ouverture et d’union pour la communauté arménienne en France.
Mon grand-père Movses GARABEDIAN était un simple cordonnier, mais qui fabriquait des brodequins pour les maquisards du Vercors comme le certifie une attestation écrite par un responsable survivant du maquis après guerre et que je conserve. C’est vraiment dans ce souvenir d’arméniens comme lui qui combattaient l’occupant nazi ou aidaient concrètement la Résistance française que je situe mon action et mon engagement en faveur de l’entrée au Panthéon de Missak MANOUCHIAN. Pour vous, quelle est votre référence de résistance de cette époque qui vous pousse à être dans le Comité de Parrainage en faveur de la panthéonisation de Missak MANOUCHIAN ?
Quelle référence donc de la résistance vous permet de vous opposer à toute action en faveur de l’entrée au Panthéon de Missak MANOUCHIAN de la part d’autres militants de la Cause Arménienne ? Et en quoi ces militants vous déplaisent-ils ? Dites-le clairement et publiquement
Il est vrai que vous êtes connu pour être un opposant farouche et systématique au gouvernement actuel de l’ARMENIE, désigné pourtant par une assemblée élue démocratiquement au 2/3 des voix. Vous avez parfaitement le droit d’être critique envers lui, mais avez-vous le droit de vouloir écarter tous ceux qui, en France le soutiennent et engagent toute action mémorielle envers une figure arménienne de la résistance française ? Moi, je soutiens le gouvernement arménien qui a la confiance de la majorité du peuple arménien, et c’est notre devoir, en France, de soutenir totalement le gouvernement de Nikol PASHINIAN qui est en proie aux pires difficultés de tout ordre face à la Turquie et l’Azerbaïdjan, notamment pour la survie de l’Artsakh. Je considère, moi, que toute autre attitude fait le jeu de la Turquie et de l’Azerbaïdjan. Cette différence d’appréciation est certainement ce qui nous différencie fondamentalement mais cela vous autorise-t-il à me diffamer et à mettre des obstacles à mes actions en faveur de la Cause arménienne ?
La conférence du 4 mars à Vaulx-en-Velin pour l’entrée au Panthéon de Missak MANOUCHIAN avait un autre but qui me tenait à cœur, c’était celui de faire un vibrant appel pour soutenir la résistance en Artsakh et agir pour que le gouvernement français reconnaisse la république d’Artsakh. Pour cela j’avais déjà contacté individuellement par lettres au nom d’une organisation laïque régionale et d’une organisation locale arménienne tous les députés et sénateurs en plusieurs fois, et beaucoup m’ont répondu. Je fais aussi tout mon possible pour inviter les citoyens français d’origine arménienne ou pas à signer la pétition sur le site de l’Assemblée Nationale la pétition de Jérémy SENATORE et de l’ancien député Richard MAILLE pour sauver l’Arménie et l’Artsakh, car si elle obtient 500 000 signatures, elle obligera à un débat à l’Assemblée Nationale où le gouvernement français devra s’engager, devant la majorité des députés favorables à la Cause arménienne, sur des moyens concrets à mettre à la disposition de l’Arménie. C’est aussi ce que j’ai fait à l’issue de cette conférence du 4 mars. Il est pour le moins curieux que, propriétaire d’un journal, vous ne vous engagez pas avec vigueur à promouvoir cette démarche en faveur de cette pétition qui peut réellement se révéler efficace, et que vous vous contentez de diners mondains, manifestement inefficaces. Pouvez-vous donner des explications valables sur les raisons de votre attitude à l’ensemble de la communauté arménienne? Mon engagement à ce sujet de promouvoir la pétition de Jérémy SENATORE et de Richard MAILLE vous porte-il préjudice dans vos relations politiques ? Dites le franchement au lieu de me diffamer en mettant des obstacles à mes initiatives.
Il va sans dire que je n’ai pu qu’informer monsieur Zareh SINANYAN, Haut Commissaire à la diaspora, de vos agissements tendant à provoquer l’affaiblissement de la communauté arménienne par des tentatives de sabordage d’initiatives comme celle de la conférence du 4 mars à Vaulx-en-VELIN ? Cela ne peut pas en effet rester sans réponse.
Evidemment, le sénateur Gilbert-Luc DEVINAZ, président du groupe interparlementaire d’amitié France Arménie et le sénateur Pierre OUZOULIAS, initiateur du colloque du 18 février au Sénat en faveur de l’entrée au Panthéon de Missak MANOUCHIAN (où d’ailleurs on ne vous a ni vu ni entendu), n’ont pas donné suite à votre oukase d’interdiction. Qu’ils en soient remerciés. Mais est-ce la mission d’un Co-président du CCAF, sensée unir la communauté arménienne, d’agir de cette façon ? Sachez d’ailleurs que la conférence du 4 mars a eu un grand succès tant du point de vue du nombre de participants (prés d’une centaine) que de la qualité des intervenants et des prestations culturelles en chant et musique arméniens.
Recevez, monsieur Ara TORANIAN, les salutations d’un indéfectible militant de la Cause arménienne

By Raffy

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