L’Arménie éprouve des difficultés à remplir son obligation d’ouvrir une route reliant l’Azerbaïdjan au Nakhitchevan à travers son territoire.

Lavrov s’est souvenu du « couloir », qui faisait partie de l’ensemble des assurances sur la sécurité de l’Arménie contre une attaque armée de l’Azerbaïdjan. Il s’agit du même paquet que la Russie non seulement n’a pas respecté, mais qu’elle a ostensiblement ignoré, en jouant aux côtés de la Turquie et de l’Azerbaïdjan.

Poutine, permettez-moi de vous le rappeler, voulait également échanger la paix aux conditions de l’Azerbaïdjan contre la présence russe en Arménie, en conjonction avec la démission de Pashinyan . Autrement dit, l’objectif de Moscou était la perte du statut d’État de l’Arménie combinée à la perte de territoires.

Pashinyan a réussi à renverser la situation en répondant à la demande de concessions territoriales, tout en conservant le pouvoir, c’est-à-dire laissé le levier de contrôle au sein de l’État.

En conséquence, le fossé a provoqué un affaiblissement de la Fédération de Russie dans la région, couplé au renforcement de la position de la France, qui a assumé des obligations de lobbying, de conseil et de coopération (dans les aspects économiques et militaires).

Et la situation était relativement stable (non sans éclats de faible intensité) jusqu’à ce que Moscou se souvienne du « deuxième levier » de pression.

Je me souviens que l’Azerbaïdjan a laissé entendre à plusieurs reprises qu’une intervention militaire pourrait également être dirigée contre le « couloir ». Mais d’une manière ou d’une autre, l’intensité des menaces ne correspondait manifestement pas à l’état de préparation réel.

La Russie se souvient soudain du couloir passant par la bouche de Lavrov, et immédiatement la presse russe commence à « taper » sur Pashinyan, en disant en même temps qu’il a signé la capitulation, mais n’a pas conclu d’accord avec Moscou et n’a pas ouvert le couloir.

Et ici, la Fédération de Russie rappelle également que le couloir était censé être sous le « contrôle de maintien de la paix » du FSB.

Et qu’est-ce que le FSB a à voir là-dedans ? Quel est le rapport entre la sécurité d’un corridor de transport (c’est-à-dire un itinéraire logistique) et le FSB ?

La Fédération de Russie s’efforce de restituer la frontière de sa « zone d’influence ».

Ainsi, la Fédération de Russie souhaite une intervention militaire répétée de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie , mais dans le but de prendre le contrôle de la route logistique. Le « début » de la guerre aurait probablement dû être entre les mains du FSB en coupant la frontière Arménie-Iran. Mais les dirigeants iraniens ne le permettront pas.

La Fédération de Russie estime que la France ne fournira pas à l’Arménie les armes nécessaires pour résister à l’Azerbaïdjan et que les sanctions seront appliquées par l’intermédiaire de la Turquie.

Ainsi, la Fédération de Russie pourra arrêter « diplomatiquement » la guerre qu’elle a déclenchée en échange du rétablissement de sa présence militaire (sous couvert de « casques bleus ») et du jeu politique contre Pashinyan « double capitulation », qui sera effectivement à la fois par les agents d’influence russes et externes.

En fait, la Fédération de Russie envisage de mettre en œuvre la « deuxième tactique » de la guerre selon le mécanisme de la première.

L’objectif est le remplacement politique de Pashinyan en vue de la perte de l’État arménien (transition vers « l’opposition ») tout en établissant simultanément la présence militaire du Kremlin dans la région.

C’est pourquoi Lavrov devrait être envoyé dans un voyage intime long et profond, et en même temps nous devrions recevoir au moins des garanties de sécurité de la part du Royaume-Uni, des États-Unis et de la France.

L’Arménie doit s’appuyer sur les partenaires occidentaux qui ont la possibilité de jouer avec la Turquie sur le terrain politique. L’Azerbaïdjan ne se lancera pas dans une aventure sans le consentement de la Turquie.

Nous sommes donc dans une phase de modulation des capacités de développement militaire d’une durée moins de 2 ans. Ainsi, l’Arménie n’a pas plus de 2 ans pour assurer un changement de vecteur de développement.

Cela nécessite une action combinée :

Réduire l’influence directe de la Fédération de Russie sur les mécanismes de gouvernance interne de l’Arménie (c’est-à-dire que des mesures préventives doivent être mises en œuvre dans les secteurs de l’information et économique et militaire).

En parallèle, il est nécessaire d’introduire des intérêts occidentaux directs dans le pays, afin que l’Occident « protège » le modèle d’endiguement non pas au niveau démocratique, mais au niveau des valeurs économiques.

Confirmons-le : l’objectif de Moscou est la liquidation politique de Pashinyan (comme fruit de la « révolution démocratique ») avec un retour au plan commercial autoritaire (c’est-à-dire un pouvoir « achetable » qui n’est pas lié aux intérêts nationaux de l’Arménie) avec l’établissement d’une présence militaire dans un format élargi (c’est-à-dire un contrôle politique, économique et militaire commun sur l’Arménie).

By Raffy

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