Ilham Aliev est la dernière personnalité internationale à avoir vu Poutine, à Moscou le 22 février, avant l’attaque contre l’Ukraine. De plus, il a signé une déclaration d’alliance avec la Russie. Pourtant, sa propagande a diffusé une information anti-russe dans sa couverture des événements en Ukraine. Cela ressort clairement de la surveillance des médias azerbaïdjanais.
Le fait est que pendant des années, sur la scène internationale, Bakou a joué une carte présentant l’Arménie comme un appendice du territoire russe. Aliev a même annoncé il y a une décennie qu’il ne pourrait négocier qu’avec la Russie et non avec l’Arménie, devenue un supplétif négligeable.
Cependant, Aliev est apparu dans un rôle d’auxiliaire en signant une « déclaration d’allégeance » avant l’invasion russe de l’Ukraine. Bien sûr, le contenu de cette déclaration russo-azerbaïdjanaise n’a pas totalement à voir avec l’invasion, peu importe qu’elle ait été signée quelques heures avant l’annonce de Poutine.
Sans aucun doute, Poutine aura imposé un certain comportement à Aliev dans ce document, lui donnant carte blanche pour travailler avec l’Occident à condition de ne pas le trahir politiquement. Pour dissimuler cette situation plutôt absurde, Aliev tente de devenir un « actionnaire » de l’effort de médiation d’Erdogan, tout en sollicitant l’aide de quelques cercles d’experts russes.
Dans ce contexte, il est essentiel pour l’Arménie que la Russie ne perde pas au moins une partie de sa vitalité dans le Caucase lors de la campagne d’Ukraine, afin que le fardeau de la « signature de Moscou » ne tombe pas des épaules d’Aliev.
Pour capitaliser dans un contexte défavorable pour elle, plus d’un an après une douloureuse défaite, l’Arménie a besoin à la fois de réflexion diplomatique et de flexibilité, et d’une période de stabilité relative aussi longue que possible.
Ainsi, il est absolument nécessaire que la guerre en Ukraine ne conduise pas à la violation de l’équilibre actuel des pouvoirs dans le Caucase.