L’Azerbaïdjan n’était pas pressé de rétablir le trafic sur la seule route reliant le Haut-Karabakh à l’Arménie vendredi deux jours après une ordonnance pertinente émise par la plus haute juridiction des Nations Unies.

Dans une « mesure provisoire » demandée par Erevan, la Cour internationale de justice (CIJ) a reconnu que la liaison terrestre avait été « perturbée » par des manifestants azerbaïdjanais il y a plus de deux mois. Il a déclaré que Bakou devrait « prendre toutes les mesures à sa disposition pour assurer la libre circulation des personnes, des véhicules et des marchandises le long du corridor de Lachin dans les deux sens ».

Le tribunal basé à La Haye a souligné qu’un accord négocié par la Russie qui a mis fin à la guerre de 2020 au Haut-Karabakh engage l’Azerbaïdjan à garantir un passage sûr à travers le corridor.

Jeudi, le Premier ministre Nikol Pashinian a qualifié l’injonction d' »extrêmement importante ». Il a déclaré que la CIJ « a obligé l’Azerbaïdjan à ouvrir le couloir » et que Bakou doit au moins dire aux manifestants soutenus par le gouvernement azerbaïdjanais de cesser de bloquer la route. Ne pas le faire « pourrait et devrait conduire à des conséquences internationales concrètes », a ajouté Pashinian.

Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a répondu en accusant Pashinian d’avoir déformé la décision de la CIJ. Il a déclaré que le tribunal n’avait pas conclu que le blocus avait été organisé par le gouvernement azerbaïdjanais.

Un communiqué du ministère a indiqué que Bakou est intéressé par un fonctionnement « transparent » du corridor de Lachin et souhaite y installer un poste de contrôle azerbaïdjanais permanent pour cette raison.

Le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan a rejeté mercredi l’idée d’un tel point de contrôle dont le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a discuté avec Pashinian lors de leur réunion du 18 février à Munich. Il a déclaré que cela allait à l’encontre des termes du traité de 2020.

La CIJ a rendu l’ordonnance lors de ses audiences en cours sur les poursuites intentées par l’Arménie et l’Azerbaïdjan l’une contre l’autre. Les analystes estiment que le tribunal manque de moyens réels pour faire appliquer ses décisions.

By Raffy

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