Une nouvelle fois, le parti SD HENTCHAKIAN s’est vu refuser une prise de parole au nom
de la communauté arménienne dans le cadre de la commémoration du génocide des arméniens.

Voici le discours de notre camarade, Armig Dakessian, au Centre de Jeune Arménien (CJA), Place Achtarak à Alfortville, à deux pas du rassemblement où la FRA Dachnaktsoutioun nous a interdit l’accès à la scène.

Nous diffusons donc via Facebook le discours de notre camarade car nous n’accepterons jamais de nous taire. Nous aurions préféré nous exprimer Place Achtarak, là où nous avons notre place au milieu de la communauté arménienne.

La FRA Dachnaktsoutioun contrôle un comité soit disant “unitaire” pour organiser la commémoration du génocide des arméniens à Alfortville. Durant les réunions préparatoires, il nous été dit que “tant que nous ne serions pas alignés sur la ligne politique de la FRA contre le gouvernement arménien, nous n’aurons pas le droit à la parole”.
Une parodie de vote a eu lieu pour entériner cette décision, le “comité” n’étant pas une association, donc sans statut, ni règlement intérieur, ne définit pas les modalités de vote pour la prise de décision.

Nous refusons toute politisation lorsqu’il s’agit de la commémoration du génocide des arméniens !

En conséquence, nous décidons non pas de démissionner du “comité unitaire”, puisqu’elle n’a aucune existence juridique, mais de nous retirer avec nos associations. Elle n’a à nos yeux plus aucune légitimité à se revendiquer comme “unitaire”.

Parti Social Démocrate HENTCHAKIAN

Traduction du discours de notre camarade Armig Dakessian :

“Demain, les arméniens et le monde civilisé commémorerons le 108ème triste anniversaire du génocide des arméniens, qui a couté la vie à un million et demi d’arméniens de l’empire ottoman, sur la route de l’exode vers le désert de Syrie, la destination finale : c’était le premier génocide du vingtième siècle.
Et depuis, le peuple arménien porte le deuil de ses victimes, de ses martyres et réclame des gouvernements turcs, actuels ou passés, de reconnaitre le génocide et d’assumer les réparations.
Malgré la négation répétitive par la Turquie, de l’existence d’un processus étatique d’extermination prémédité de la population arménienne, le peuple arménien a réussi d’assurer la reconnaissance du génocide par des pays influents et des organisations internationales. Les tentatives d’intimidation et de menaces des gouvernements turcs successifs ont échoué parce que l’un après l’autre, différents pays européens et notamment les USA ont reconnu la réalité du génocide.
La réalité du génocide a été reconnu aussi par un nombre important d’intellectuels turcs, qui, profitant d’une certaine liberté accordée par le gouvernement d’Erdogan, se sont ralliés aux arméniens et ont commencé à commémorer, avec eux, le 24 avril, sur les places d’Istanbul, en brandissant les portraits des intellectuels arméniens, victimes des rafles. Malheureusement le « printemps turc » était de courte durée et très vite le pays a sombré dans ses traditions dictatoriales et la liberté a très vite été bafouée.
L’état turc nie la réalité du génocide. Et maintenant, avec son petit frère, l’Azerbaïdjan, ils préparent les prémices d’un nouveau génocide. La fermeture du corridor de Lachine depuis quatre mois, cet unique lien qui relie l’Artsakh à l’Arménie, est l’un des maillons de cette politique bicéphale de l’extermination des arméniens. La Turquie et l’Azerbaïdjan cherchent à obliger les arméniens d’Artsakh de quitter leurs terres ancestrales s’ils ne veulent pas vivre sous l’autorité azérie. Et en négociant avec les puissances régionales et extrarégionales, ils violent les frontières de l’Arménie souveraine, confisquent des territoires arméniens, dessinent le corridor de Zangezur, pour réaliser leur rêve panturc.
Actuellement, le peuple arménien se trouve devant des défis très difficiles. Mais grâce à sa volonté à ne pas céder et grâce à la mémoire des victimes auxquels nous sommes fidèles, l’ennemi ne réalisera pas son but final.
Mille respects à nos martyres sanctifiés.
JUSTICE, RECONNAISSANCE ET REPARATION.”