Est-il en train de devenir un bouc émissaire ou Arshak Karapetyan a-t-il vraiment échoué ?
Par décision de Nikol Pashinyan et par décret du président Armen Sargsyan, le ministre de la Défense Arshak Karapetyan a été démis de ses fonctions, remplacé par le vice-premier ministre Suren Papikyan. Lors de la séance du 15 novembre du Conseil de sécurité, le premier ministre a déclaré que la raison du changement était la situation frontalière, le fait que les troupes azerbaïdjanaises ont envahi le territoire à la frontière orientale de l’Arménie.
Ainsi, le premier ministre admet de fait qu’il y a eu une intrusion, que le ministère de la Défense avait déclaré que les rumeurs étaient infondées. Pourquoi le ministre de la Défense est-il tenu responsable ? Pourquoi l’Etat-major et son chef Artak Davtyan n’est-il pas directement et exclusivement tenu pour responsable de la situation ?
Les questions sont aussi nombreuses que ce changement de ministre est difficile à décrypter. Beaucoup de circonstances sont à clarifier, bien sûr, autant que le secret militaire le permettra.
Ceci dit, le limogeage du ministre de la Défense et les tensions frontalières qui l’ont précédé doivent être considérés dans une optique plus large. En particulier, le 6 novembre, Arshak Karapetyan a visité l’Artsakh, qui était la première visite d’un représentant de haut rang de la direction militaro-politique de l’Arménie après une interruption de plus de dix mois. Une visite mal reçue par Bakou.
En effet, la visite du ministre a été suivie d’un meurtre-provocation ouvert le 8 novembre près de Chouchi. Il est très difficile de dire à quel point le lien de causalité est direct, mais la chronologie des événements est suffisamment remarquable.
Ensuite, les Azéris ont diffusé des informations sur l’avancée de la position en Artsakh, le ministère arménien de la Défense a diffusé des démentis en vidéos. Démenti ou déni?
Puis il y a eu l’épisode de l’explosif lancé en direction de la base azerbaïdjanaise près de Shushi, presque parallèle del la zone frontalière orientale de l’Arménie concernée par l’invasion d’hier.
Ensuite, on est également autorisé à soulever des questions, à commencer par savoir si la visite du ministre en Artsakh a été discutée en amont, dans quel contexte, quelle opinion avait Nikol Pashinyan.
En surface ou en sous-texte, difficile de mesurer, à cette heure, ce qui motive la décision de révoquer le ministre de la défense pour le remplacer par une figure réputée, pondérée et respectée que Papikyan.
EDIT : Le journal Hraparak , citant ses sources, écrit :« Il a été officiellement confirmé que Nikol Pashinyan a remplacé le ministre de la Défense Arshak Karapetyan par le vice-Premier ministre Suren Papikyan. Selon les informations dont nous disposons, Arshak Karapetyan a lui-même écrit hier une lettre de démission, lorsqu’il a reçu l’ordre de la direction politique de se retirer dans la zone frontalière Jermuk-Sisian. Karapetyan n’a pas voulu exécuter l’ordre et a présenté une lettre de démission.