Erevan a décidé de participer au forum diplomatique qui se tiendra à Antalya le 13 mars. C’est Ararat Mirzoyan, ministre des Affaires étrangères, qui représentera l’Arménie en Turquie. Le forum, pourrait également être une plate-forme pour une réunion trilatérale des ministres des Affaires étrangères russe, turc et ukrainien, comme l’a annoncé aujourd’hui le ministre turc des Affaires étrangères Cavusoglu.
Selon Cavusoglu, une réunion Lavrov-Cavusoglu-Kuleba aura lieu à Antalya, pour laquelle de gros efforts ont été fournis. Dans ce cas, cependant, le principal sujet d’intérêt pour l’Arménie n’est certainement pas la réunion tripartite, mais le processus dans le cadre duquel cette réunion devient possible. Et ce fut particulièrement intense le 6 mars, lors des conversations téléphoniques entre Erdogan et Poutine et Cavusoglu-Lavrov.
C’est après cela que Erevan a annoncé sa décision de participer au Forum d’Antalya, car il a été mentionné précédemment que la Turquie avait envoyé une invitation.
Le fait est qu’après la crise ukrainienne, en particulier après le déclenchement de la guerre, en raison d’un certain nombre de circonstances, le processus de dialogue avec la Turquie est devenu plus important pour l’Arménie en tant qu’opportunité supplémentaire de gérer les éventuels risques régionaux pour l’Arménie pendant la guerre, relativement efficacement.
Cependant, l’enjeu de cet évènement ne réside pas seulement dans l’évaluation des risques régionaux, car pour l’Arménie, il s’agit également d’un terrain d’initiative pour garder la maîtrise de son cap diplomatique. Les circonstances sont propices, car la Turquie veut accroître son rôle dans la médiation du conflit ukrainien, notamment pour crédibiliser et adoucir son image belliqueuse et provocatrice.
Par conséquent, il est possible pour l’Arménie d’avoir l’opportunité de parler à cet acteur, de l’atmosphère en observant ce large éventail de questions. En ce sens, après l’annonce de la décision de participation, la question intrigante est de savoir si le contact Mirzoyan-Cavusoglu peut avoir lieu à Antalya.
La circonstance de la rencontre Mirzoyan-Bayramov (son homologue azéri) sera une question intéressante, mais pas particulièrement intrigante, en raison de l’existence d’un certain précédent. Bien sûr, dans ce contexte, il est très important que la participation de l’Arménie au Forum d’Antalya ne soit pas purement « olympique », c’est-à-dire par la logique de la satisfaction de la participation elle-même.
En résumé, il est possible qu’Erevan puisse utiliser le Forum d’Antalya pour servir un certain agenda, non seulement vis à vis de la Turquie, mais aussi l’entièreté des participants.