Les projets d’Erdogan de recourir à la force depuis les pourparlers de Sotchi ont disparu

via Aravot – Nouvelles arméniennes : https://www.aravot-en.am/2021/10/02/290617/

Le président de la Fédération de Russie a récemment rencontré le président turc à Sotchi, le premier se sentant légèrement insulté de n’avoir reçu l’égard d’une rencontre avec le président américain lorsqu’il était sur son sol en septembre. Pour sa part, Vladimir Poutine s’était isolé depuis plusieurs jours car des personnes de son entourage avaient contracté le coronavirus.

Étant donné qu’il a fait une exception à sa quarantaine expressément pour rencontrer Erdogan, il faut conclure que les questions à l’ordre du jour russo-turque devaient être discutées immédiatement.

A en juger par les photos de la rencontre Poutine-Erdogan sur le site Internet du Kremlin, le président russe est apparu lors de la rencontre avec son homologue turc avec une grosse pile de papiers. Erdogan a déclaré à Sotchi que les mesures conjointes de la Russie et de la Turquie sont d’une grande importance en Syrie et que la paix dans la région dépend des relations entre les deux pays. « Les mesures conjointes de la Russie et de la Turquie sur la question syrienne sont d’une grande importance. »

Cependant, la veille des pourparlers russo-turcs, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar critiquait les autorités russes pour les récentes frappes aériennes à Idlib.

Il est intéressant de noter qu’Erdogan a annoncé à la veille des pourparlers avec Poutine qu’une décision très importante serait prise lors de la réunion, mais n’a pas précisé de quoi il s’agissait. Les analystes ont prédit que les parties seraient très probablement d’accord sur un nouvel accord sur l’acquisition d’armes russes (effectivement, un projet d’achat de nouveaux S400 est apparu).

Il convient de noter que les pourparlers de Sotchi étaient très importants pour Erdogan car malgré le format des pourparlers, le chef de l’Organisation nationale de renseignement turque Hakan Fidan et son conseiller en chef et porte-parole Ibrahim Kalin, qui est considéré comme une figure importante de l’élite dirigeante, est arrivé avec Erdogan à Sotchi. Toutefois, Poutine était préparé à la rencontre avec Erdogan et les plans d’Erdogan de participer aux prochaines négociations russo-turques en position de force ont disparu.

Les Russes ont répondu aux récentes provocations turques en Syrie en lançant des frappes dans le nord-est de la Syrie, et il existe des soupçons raisonnables que les Russes ont coordonné ces frappes avec la partie américaine.

A en juger par le fait que Poutine et Erdogan n’ont pas comparu devant les médias après les pourparlers, on peut supposer que soit les parties ont choisi de ne pas parler publiquement des résultats des pourparlers en Sotchi, ou il n’y a tout simplement pas de résultats significatifs. Les désaccords russo-turcs persistent.

Revenant aux déclarations de Poutine à Sotchi, à la veille de la réunion, Erdogan a déclaré publiquement qu’il avait l’intention de discuter de la possible normalisation des relations arméno-turques avec Poutine, soulignant que l’Arménie doit prendre des mesures visibles pour ouvrir le « corridor Zangezur » au progrès.

Cependant, ce qui est intéressant, c’est qu’en recevant ses invités, Poutine n’a pas parlé des relations Arménie-Turquie, ni même mentionné le Haut-Karabakh. En d’autres termes, l’appétit « Zangezur » d’Erdogan n’était pas non plus satisfait à Sotchi.

Cependant, parlant du centre russo-turc situé à Aghdam, qui surveille le respect du cessez-le-feu, Poutine l’a présenté comme un centre situé à la frontière arméno-azerbaïdjanaise. (!)

« Le centre de contrôle du cessez-le-feu russo-turc à la frontière arméno-azerbaïdjanaise fonctionne efficacement. Poutine a également ajouté que le travail actif de ce centre dans la région est « une sérieuse garantie de stabilité et de réconciliation possible des parties en conflit ». La déclaration de Poutine est absurde, car le centre russo-turc est appelé à contrôler le cessez-le-feu au Haut-Karabakh.

Peut-être y a-t-il des accords et des documents russo-turcs sur la situation à la frontière arméno-azerbaïdjanaise que nous ne connaissons pas, comme Poutine a déjà mentionné « Arménie-Azerbaïdjan » lors de la rencontre avec Erdogan. En ce sens, la déclaration de Poutine est, pour le moins, incompréhensible. D’ailleurs, depuis quand Poutine considère-t-il la position immuable d’Ankara de continuer à imposer des conditions à l’Arménie comme une « sérieuse garantie de réconciliation » ? C’est aussi étrange.

Il est clair que Poutine a atteint son objectif : Des casques bleus russes ont été déployés au Haut-Karabakh, et maintenant, pour ne pas offenser Ankara, il peut parfois évoquer le centre conjoint russo-turc, mais en fait Poutine sait combien Ankara et Bakou sont mécontents au Haut-Karabakh de la présence des casques bleus russes.

Aliyev a déclaré publiquement à plusieurs reprises que leur mandat n’était pas défini.

De manière générale, Poutine continuera à approfondir les relations avec Ankara et Bakou conformément aux intérêts de Moscou, qui ne coïncideront pas toujours avec les intérêts arméniens, de plus, les intérêts de l’Arménie, allié stratégique de la Russie, ne sont pas pris en compte ni même mentionnés dans Moscou.

La ligne de propagande du Kremlin est restée inchangée depuis un an : « L’Arménie est responsable de la guerre de 44 jours », « Les Arméniens ont perdu leur honneur », et nous continuerons notre « commerce » avec Ankara et Bakou.

By Raffy

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