Aucun détail n’est connu sur l’issue des discussions entre le président russe Poutine et le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan à Moscou.
Il est à noter que contrairement à la dernière réunion en juillet, qui a eu lieu après les résultats des élections parlementaires arméniennes, le président russe Poutine n’a pas abordé de questions douloureuses et sensibles, du moins dans la partie formelle de la conversation avec le Premier ministre arménien Pashinyan, mais a parlé de l’actualité et des perspectives d’avenir ».
Dans son discours, Nikol Pashinyan a souligné le rôle clé de la Russie dans le règlement arméno-azerbaïdjanais, mais dans le même temps, a déploré que le conflit ne puisse toujours pas être réglé. Le Premier ministre arménien a également souligné le fait que les alliés doivent agir « au bon moment ». En sous-texte, il peut y avoir une allusion au fait que l’Arménie s’attend à ce que la Russie ne sache commettre d’actions qui ne soient pas compatibles avec les intérêts de l’Arménie.
Il est difficile de dire quel contenu la réunion a eu lieu en dehors des échanges formels de salutation, y compris à table, car ce contenu n’a pas été reflété par les informations disponibles, du moins pour l’instant.
Cependant, il peut être intéressant de noter que lors de la visite de travail, la table du dîner a été choisie comme mesure de discussion bilatérale, ce qui souligne une certaine confidentialité. Bien sûr, cela a été fait avec la logique du d’envoyer un signal aux autres acteurs que le travail actuel arméno-russe est vraiment harmonieux. Bien sûr, c’est difficile à affirmer.
Il va sans dire que la rencontre Poutine-Pachinian se déroule dans des conditions d’évolutions géopolitiques et régionales très rapides, comme en témoigne le fait que parallèlement à la visite du Premier ministre arménien à Moscou, la vice-secrétaire d’Etat américaine Victoria Nuland se trouvait dans la capitale russe pour s’entretenir avec le ministère russe des Affaires étrangères et des représentants de haut rang du personnel du président Poutine.
Dans le même temps, afin de rendre possible la visite de Nuland, les États-Unis et la Russie sont allés à la levée des sanctions, qui étaient liées à l’interdiction de la vice-secrétaire d’Etat d’entrer en Russie d’une part, et à l’interdiction d’entrée de l’un des responsables russes aux États-Unis d’autre part. Cela montre qu’il y a des pourparlers russo-américains vraiment importants à Moscou, qui sont probablement basés sur la question ukrainienne.
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Dans certains médias spécialisés en Russie, des publications propagent « l’idée » de laisser l’Arménie de côté sur la question de l’Artsakh et de parvenir à un accord avec l’Azerbaïdjan.
Selon cette idée, le pouvoir actuel de l’Arménie n’est pas un véritable allié de la Russie, donc il devrait être laissé à son sort. Ainsi serait résolu le problème de la présence russe en Artsakh en s’entendant avec l’Azerbaïdjan, ce qui pourrait équilibrer l’influence turque grandissante dans ce pays qui finira par faire défaut à la Russie.
De plus, les auteurs du « schéma » savamment présenté laissent la responsabilité de la perte du Haut-Karabakh au pouvoir en place en Arménie. Cette impuissance ne lui est pas pardonnée, l’analyse est froide et sans concessions, et ne s’embarrasse même pas de considérer le russo-scepticisme d’une partie des arméniens les plus « zélotes ».
Cependant, il est à supposer que la dimension mystique que revendique Poutine en Filigrane ne peut lui faire abandonner l’Artsakh, qui deviendrait de fait un deuxième Kosovo. Poutine ne saurait vraisemblablement l’accepter.
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